Un verdict-choc prononcé par un tribunal militaire
Vendredi dernier, un tribunal militaire en République Démocratique du Congo (RDC) a prononcé un verdict sévère : 37 personnes, dont trois Américains, ont été condamnées à la peine de mort pour leur participation à une tentative de coup d’État. Cette sentence, rendue par le major Freddy Ehuma, juge président, lors d’une audience militaire publique à Kinshasa, a choqué l’opinion. Retransmise en direct à la télévision, elle marque un tournant dans la justice militaire du pays. Les accusés ont cinq jours pour faire appel.
Des accusations graves : terrorisme et tentative de coup d’État
Le groupe, majoritairement congolais mais incluant également des citoyens britanniques, belges et canadiens, a été inculpé pour tentative de coup d’État, terrorisme et association de malfaiteurs. Si quatorze personnes ont été acquittées, les 37 autres accusés ont écopé de la peine capitale, la plus lourde possible dans le pays depuis la réinstauration de la peine de mort cette année.
Les Américains stoïques face à la sentence
Parmi les condamnés, trois Américains, vêtus de combinaisons de prison bleues et jaunes, ont écouté leur sentence avec calme alors qu’un traducteur leur expliquait le verdict. Il s’agit de Marcel Malanga, 21 ans, fils du leader de l’opposition abattu, Christian Malanga, Tyler Thompson Jr., 21 ans, et Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans. Marcel Malanga et Thompson auraient suivi Christian Malanga pour ce qu’ils pensaient être des vacances, tandis que Zalman-Polun avait rencontré ce dernier via une entreprise d’exploitation aurifère.
Christian Malanga, leader d’un coup d’État avorté
Le coup d’État, mené en mai par Christian Malanga, une figure peu connue de l’opposition, a coûté la vie à six personnes. L’attaque visait le palais présidentiel ainsi qu’un proche allié du président Félix Tshisekedi. Malanga a été mortellement abattu alors qu’il diffusait en direct son attaque sur les réseaux sociaux. Son fils Marcel, également condamné, aurait simplement suivi son père, selon sa mère Brittney Sawyer, qui clame l’innocence de son fils.
La RDC et le retour de la peine de mort
Le rétablissement de la peine de mort en RDC, après plus de vingt ans de moratoire, a provoqué une onde de choc à l’international. Le pays a relancé cette sentence pour répondre à l’escalade de la violence et aux attaques croissantes des militants. Le code pénal congolais permet désormais au président de choisir la méthode d’exécution, historiquement réalisée par peloton d’exécution dans le cas des militants.
Ce verdict emblématique démontre la volonté du gouvernement de renforcer la sécurité dans le pays, mais il soulève également de vives questions sur l’équité des procès et l’usage de la peine de mort dans un contexte de tensions politiques.