À moins de deux ans des prochaines élections générales au Bénin, le paysage politique est caractérisé par une incertitude sans précédent. Alors que le président Patrice Talon s’apprête à quitter le pouvoir en 2026, l’avenir politique du pays reste flou. L’opposition, quant à elle, se retrouve dans une situation critique, divisée et incapable de s’unir pour faire face à la gouvernance en place.
Une Opposition Fragmentée
L’un des constats les plus frappants est la fragmentation de l’opposition. Bien que le combat contre la gouvernance de la Rupture reste le même, les partis sont très peu ou pas du tout organisés, ce qui remet en cause leur efficacité. Chacun agit selon ses propres méthodes et moyens, fragilisant ainsi les autres qui se réclament pourtant de la même chapelle politique. Au sein de l’opposition représentée au Parlement, notamment par le parti de l’ancien chef d’État Thomas Boni Yayi, on constate une « guerre des choses dans l’ombre ». Les acteurs peinent à parler d’une même voix et à travailler ensemble.
Les fissures au sein de l’opposition sont régulièrement exploitées pour la déstabiliser. Autrefois, il semblait que la « télécommande » de Paris avait toujours son effet, guidant les divisions au sein de l’opposition. Si ce n’est pas un virus qui agit dans ses rangs, une télécommande semble toujours à l’œuvre, manipulant les leaders. Depuis la bataille autour des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), l’opposition n’a plus réussi à s’entendre. Des tensions sont régulièrement observées, avec des piques lancées entre membres du même bloc, tous prétendant pourtant lutter pour le même objectif : conquérir le pouvoir.
Un Manque de Leadership
Même avec l’ancien président Boni Yayi à la tête du plus grand parti d’opposition, Les Démocrates, la situation ne s’est pas améliorée. Le paysage politique reste chaotique, et la question de la télécommande reste sans réponse. Qui la détient, et comment est-elle actionnée ? Les résultats obtenus par l’opposition au cours des huit dernières années sont éloquents : des progrès minimes, avec des leaders politiques toujours incarcérés et d’autres en exil, sans perspective de retour.
Les militants sur place vivent dans la peur, tandis que l’opposition se limite à critiquer la gouvernance en place à travers les réseaux sociaux, les déclarations publiques, et des conférences de presse. Cependant, ces efforts restent vains, car il n’y a pas de véritable proposition pour renverser la tendance. Les luttes de leadership au sein de l’opposition nuisent également à son essor.
Vers une Réorganisation Nécessaire
Malgré les intérêts individuels qui prédominent, il est impératif que l’opposition adopte une ligne de conduite claire et une feuille de route. L’adage « Ensemble, on peut soulever un éléphant » prend tout son sens ici. Si l’opposition souhaite réellement impacter le peuple et obtenir des résultats, elle doit s’unir et revoir sa stratégie d’action.
Le temps presse, car les élections de 2026 approchent à grands pas. La survie politique de l’opposition dépendra de sa capacité à surmonter ses divisions et à se structurer de manière à proposer une alternative viable à la situation actuelle du Bénin. Le défi est immense, mais l’enjeu est tout aussi important pour l’avenir politique du pays.
