L’activiste panafricaniste Kémi Séba, président de l’Ong Urgences Panafricanistes, aurait été arrêté par les autorités françaises dans l’après-midi du lundi 14 octobre 2024 à Paris. Selon les informations relayées par plusieurs médias, notamment Afrique Confidentielle, il a été interpellé alors qu’il se trouvait dans un restaurant parisien en compagnie de Cyrille Kamden. Cette arrestation présumée intervient alors que Kémi Séba serait arrivé en France le 10 octobre dernier avec un passeport diplomatique nigérien.
Pour l’heure, aucune confirmation officielle n’a été apportée par les autorités françaises concernant cette arrestation ou ses raisons. Cependant, l’arrestation de l’activiste n’est pas surprenante au regard de ses positions critiques vis-à-vis des relations entre la France et l’Afrique. Son engagement pour la cause panafricaine l’a souvent mis en conflit avec les autorités françaises, qui lui ont retiré la nationalité française il y a quelques mois.
Un contexte de tension avec la France
En effet, Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a officiellement perdu sa nationalité française le 9 juillet 2024, comme stipulé dans un décret publié au Journal officiel. Cette décision, prise sur l’avis du Conseil d’État, survient après plusieurs années d’activisme radical contre la politique française en Afrique. Les autorités françaises reprochent à l’activiste des actes perçus comme contraires aux intérêts de la France.
Si cette arrestation est confirmée, elle pourrait marquer un tournant dans les relations tendues entre Kémi Séba et le gouvernement français. Pour l’heure, le mystère demeure autour des accusations précises qui pourraient lui être imputées.
Un parcours marqué par l’engagement panafricain
Kémi Séba est une figure controversée du militantisme panafricaniste. Très critique à l’égard des anciennes puissances coloniales, en particulier la France, il milite pour une rupture totale des liens politiques et économiques entre les pays africains et l’Occident. Il est également connu pour ses prises de position contre le franc CFA et son rôle d’influenceur politique auprès des jeunes Africains. Sa présence en France, malgré la perte de sa nationalité, est interprétée par certains comme un acte de défiance.
La suite de cette affaire reste à suivre de près, notamment en ce qui concerne la nature des accusations éventuelles portées contre lui et la réaction des autorités nigériennes, dont il porte désormais le passeport diplomatique.
Si l’arrestation de Kémi Séba se confirme, elle pourrait relancer le débat sur la répression des voix dissidentes, en particulier celles qui remettent en cause l’héritage colonial français en Afrique.