Choc pour Benin : Crise imminente pour la CENA (6)

Un phénomène récurrent et inquiétant

Au Bénin, à chaque veille d’élections, un fait semble devenir récurrent, mais loin de démontrer une préparation optimale, il suscite de vives préoccupations. En effet, un paradoxe s’installe lorsque des lois électorales sont expliquées à ceux-là mêmes qui les ont adoptées. Bien que cela puisse être perçu comme une volonté d’harmonisation et de clarification, cette situation met en lumière des lacunes profondes, tant dans l’adoption des lois que dans leur application.

Crise imminente pour la CENA au Bénin
Benin : Crise imminente pour la CENA

Des lois non consensuelles

Depuis quelques années, le cadre juridique des élections au Bénin est marqué par l’introduction de lois électorales qui, selon certains observateurs, ne répondent pas au besoin d’organiser des scrutins libres, justes et transparents. Le principal problème réside dans le fait que ces lois, adoptées dans l’urgence, n’ont souvent pas fait l’objet de discussions approfondies et ne sont pas consensuelles. Elles ne semblent pas non plus avoir été éprouvées par les législateurs avant leur promulgation, ce qui conduit à des confusions et des contestations.

Ce paradoxe, où l’on se retrouve à expliquer des textes législatifs à leurs propres initiateurs, traduit une faiblesse dans le processus législatif béninois. Les lois, au lieu de refléter un véritable consensus national, sont souvent imposées, créant ainsi des incertitudes pour les scrutins à venir.

L’atelier de la CENA : préparation ou stratégie ?

Récemment, la Commission électorale nationale autonome (CENA), en collaboration avec l’Institut parlementaire du Bénin (IPAB), a organisé un atelier destiné à sensibiliser les cadres techniques aux nouvelles dispositions électorales. Ce fait serait anodin si le processus électoral pour les prochaines élections de 2026 n’était pas encore enclenché et que des contestations importantes n’avaient pas encore émergé autour du nouveau code électoral adopté en mars dernier.

Cette situation soulève des interrogations : pourquoi organiser un tel atelier alors que le calendrier électoral n’a même pas encore été établi ? Les élections ne sont prévues que pour le second semestre de 2025, alors qu’est-ce qui pousse la CENA à agir si précocement ? Est-ce un simple effet de connivence ou une tentative de préparer en amont le terrain pour des élections controversées ?

Des élections sous tension depuis 2018

Depuis l’introduction de nouvelles lois électorales en 2018, les élections au Bénin sont souvent accompagnées de tensions. Les scrutins de 2019, 2021 et 2023 ont tous été marqués par des contestations et des crises politiques majeures. Seule l’élection de 2020 a fait exception, grâce aux dispositions spécifiques prises après le dialogue politique d’octobre 2019, destiné à décrisper la situation.

Ce climat de tension est principalement dû à des lois électorales qui ne font pas l’unanimité, et il semble que les élections de 2026 ne feront pas exception. Au contraire, elles s’annoncent encore plus incertaines que celles des années précédentes, notamment à cause des dispositions du nouveau code électoral, que beaucoup jugent inadaptées.

Un code électoral controversé

Les auteurs et coauteurs du nouveau code électoral, censé encadrer les élections de 2026, peinent à rassurer. Les dispositions de ce texte, que certains qualifient de « cousues de fils blancs », sont largement critiquées. Elles sont perçues comme étant taillées sur mesure pour favoriser certains acteurs politiques au détriment d’une transparence électorale véritable.

Les citoyens et observateurs internationaux redoutent les conséquences de ce code électoral, car elles pourraient exacerber les tensions existantes et créer un climat de méfiance généralisée.

Des risques pour la démocratie béninoise

La récurrence de ces crises électorales pose un risque réel pour la stabilité et la démocratie au Bénin. Alors que les législateurs semblent protéger leurs intérêts à court terme, il est important de rappeler que la manipulation des lois électorales peut avoir des répercussions graves et imprévisibles. Le proverbe qui dit qu’il faut se méfier avant de jeter une pierre dans une foule, car il pourrait y avoir des innocents, prend tout son sens dans ce contexte.

Les autorités devront donc faire preuve de prudence et de transparence pour éviter que les élections de 2026 ne plongent à nouveau le pays dans une crise politique majeure.

La situation actuelle au Bénin, marquée par des lois électorales non consensuelles et une préparation électorale précipitée, fait craindre des élections tendues en 2026. La CENA et les autres acteurs du processus électoral doivent apprendre à « marcher sur des œufs » pour garantir des scrutins apaisés et éviter que le pays ne sombre dans une nouvelle crise politique. La démocratie béninoise, autrefois exemplaire, est à un tournant critique.

Herctor Nouvissi

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Cosme Assiogbé

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