Kémi Seba, figure emblématique du panafricanisme et président de l’ONG Urgences Panafricanistes, a annoncé ce 5 janvier 2025 sa candidature à l’élection présidentielle de 2026 au Bénin. Dans une vidéo de 9 minutes 37 secondes publiée sur sa page Facebook, il a expliqué que cette décision répondait à de nombreuses sollicitations de la population et à son engagement de longue date en faveur de la justice sociale et de la souveraineté africaine.
Un discours critique envers le système en place
Lors de son allocution, Kémi Seba a dressé un bilan sombre de la situation économique et politique actuelle du Bénin. Selon lui, le pays est confronté à une inégalité croissante, où une minorité privilégiée accapare les richesses au détriment de la majorité de la population. Il a notamment dénoncé la flambée des prix des denrées alimentaires, qui rend la vie quotidienne de plus en plus difficile pour les citoyens béninois.
L’activiste a également critiqué la prédominance des entreprises françaises dans l’économie nationale. « Les entreprises françaises contrôlent l’économie béninoise. Elles bénéficient pour la plupart d’exonérations fiscales, tandis que les entreprises locales, elles, subissent une surtaxation imposée par le même régime », a-t-il affirmé. Cette domination économique, selon Kémi Seba, limite les opportunités de développement pour les acteurs économiques locaux.
En outre, il a qualifié le code électoral béninois de « corrompu » et injuste, affirmant qu’il empêche toute véritable concurrence à l’élection présidentielle. Pour lui, ce cadre électoral favorise les candidats issus des cercles proches du pouvoir, écartant ainsi les voix d’une opposition authentique.
Trois axes stratégiques pour une campagne ambitieuse
Dans sa déclaration, Kémi Seba a présenté trois stratégies principales pour mener sa campagne présidentielle.
1. Une alliance avec le parti « Les Démocrates »
L’activiste propose de collaborer avec le parti « Les Démocrates », dirigé par l’ancien président Boni Yayi. Il justifie cette option par le fait que ce parti est actuellement le seul de l’opposition à disposer d’un nombre suffisant de parrainages pour présenter un candidat à l’élection. Cette alliance, selon lui, pourrait renforcer les chances d’introduire une alternative politique crédible face au pouvoir en place.
2. Une réforme du code électoral
Kémi Seba appelle à la formation d’une coalition visant à exiger une réforme du code électoral. Il estime que ce changement est essentiel pour permettre à tout citoyen béninois répondant aux critères constitutionnels de se présenter à l’élection présidentielle, sans entraves administratives ou politiques. Cette lutte pour une équité électorale figure parmi ses priorités.
3. L’« Opération Jéricho »
Enfin, l’activiste a annoncé le lancement de l’« Opération Jéricho », qu’il décrit comme une stratégie de mobilisation populaire massive. Selon lui, cette campagne visera à sensibiliser les citoyens sur les enjeux politiques et économiques, à favoriser une prise de conscience collective et à inciter la population à prendre ses responsabilités pour impulser un changement durable. Cette initiative repose sur l’idée que la transformation du Bénin passe par une révolution des mentalités et une implication active de la société civile.
Une candidature qui suscite des débats
La candidature de Kémi Seba ne laisse personne indifférent. Pour ses partisans, elle représente un espoir de changement face à un système qu’ils jugent étouffant. En revanche, ses détracteurs considèrent qu’il manque d’expérience politique et que ses positions parfois controversées pourraient diviser l’électorat.
Avec cette candidature, l’activiste panafricaniste entend défendre des idéaux de justice, de souveraineté et d’équité pour le peuple béninois. Reste à voir si ses stratégies et son discours réussiront à mobiliser un électorat suffisamment large pour réaliser ses ambitions.
L’élection présidentielle de 2026 s’annonce déjà comme un moment clé dans l’histoire politique du Bénin, et la participation de Kémi Seba promet d’y ajouter une dimension particulière, entre débats de fond et enjeux de mobilisation populaire.
