La crise diplomatique entre le Bénin et le Niger, qui perdure depuis plusieurs mois, prend une nouvelle tournure. Le président nigérien Abdourahmane Tiani a récemment imposé une mesure qui touche directement les transporteurs béninois. Ces derniers doivent désormais faire face à une contrainte douanière stricte et discriminatoire, provoquant inquiétude et frustration au sein du Syndicat des Transporteurs, Importateurs Nationaux et Assimilés du Bénin (SYNTRA-INAB).
Une Obligation de Dédouanement Discriminatoire
Selon une nouvelle directive des autorités douanières nigériennes, tous les camions immatriculés au Bénin doivent s’acquitter d’un dédouanement obligatoire dès leur entrée sur le territoire nigérien. Fait surprenant, cette obligation ne s’applique pas aux véhicules d’autres nationalités ni aux marchandises transportées par les camions béninois. Cette décision a été vivement critiquée par le président du syndicat, El Hadj Rabiou Garba, qui dénonce une mesure « discriminatoire et injustifiée ».
Le syndicat craint que cette nouvelle barrière douanière n’ait des conséquences économiques graves sur les activités des transporteurs béninois, déjà fragilisées par les tensions diplomatiques entre les deux pays.
Un Appel à l’Intervention des Autorités Béninoises
Dans une déclaration faite à E NEWS TV, El Hadj Rabiou Garba a lancé un appel urgent aux autorités béninoises pour qu’elles interviennent et protègent les intérêts des opérateurs économiques. Il a demandé au gouvernement de Patrice Talon de prendre des mesures pour faire lever cette barrière douanière, tout en soulignant que cette situation risque de paralyser l’économie des transporteurs béninois.
Face à cette incertitude, le syndicat recommande même la suspension temporaire des trajets vers le Niger pour éviter les pertes financières et les blocages potentiels.
Une Situation Tendue mais un Esprit d’Ouverture
Bien que la tension monte, El Hadj Rabiou Garba garde espoir en des négociations entre les gouvernements des deux pays. Il a souligné l’importance de résoudre rapidement cette crise pour éviter de graves répercussions économiques. Il a également conseillé aux transporteurs de patienter avant de reprendre leurs activités vers le Niger.
Cette nouvelle barrière douanière survient dans un contexte où les relations entre le Bénin et le Niger tentent de se normaliser. Récemment, le gouvernement béninois a accepté la demande d’accréditation d’un nouvel ambassadeur nigérien à Cotonou, ce qui montre une volonté des deux parties de rétablir un dialogue. Toutefois, cette décision douanière risque de compliquer davantage le processus.
La crise entre le Bénin et le Niger, exacerbé par cette nouvelle contrainte douanière imposée aux transporteurs béninois, est loin d’être résolue. Les opérateurs économiques béninois se retrouvent pénalisés par une mesure jugée discriminatoire, et ils comptent sur le soutien de leur gouvernement pour surmonter cette crise.
Alors que les tensions diplomatiques persistent, les négociations en cours entre les deux pays seront décisives pour l’avenir des relations bilatérales, ainsi que pour le sort des transporteurs béninois qui dépendent de cette route commerciale cruciale.