Le Bénin continue de faire face à des déficits commerciaux préoccupants, notamment dans le commerce intra-africain. Selon une enquête récente de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), le pays a enregistré un déficit de 177,05 milliards de FCFA en 2023, contre 85,15 milliards de FCFA en 2022, cumulant un déficit total de 262,25 milliards de FCFA sur ces deux années. Ces chiffres révèlent l’extraversion persistante de l’économie béninoise et ses difficultés à équilibrer ses échanges commerciaux.
Un déficit commercial alarmant :
En 2023, le Bénin a importé pour 995,71 milliards de FCFA de biens et services, alors que ses exportations n’ont atteint que 818,65 milliards de FCFA, créant ainsi un déficit de 177,05 milliards de FCFA. Ce constat s’inscrit dans une tendance qui se maintient depuis 2022, où le pays avait déjà enregistré un déficit commercial de 85,15 milliards de FCFA. Ce déséquilibre s’explique principalement par l’incapacité du pays à produire suffisamment de biens pour répondre aux besoins de sa population.
Le secteur informel et les échanges non enregistrés :
Même dans le commerce non enregistré aux frontières douanières, le Bénin ne parvient pas à équilibrer ses importations et exportations. Ce secteur informel, largement répandu en Afrique de l’Ouest, contribue à l’extraversion de l’économie béninoise, qui dépend fortement de ses voisins pour l’approvisionnement en produits de première nécessité.
Principaux produits échangés :
Les produits importés par le Bénin sont principalement des combustibles et lubrifiants (essence, gasoil, pétrole) et des produits alimentaires et boissons, provenant majoritairement du Nigéria et du Togo. À l’exportation, les principaux produits échangés sont également les produits alimentaires et boissons, les combustibles et des approvisionnements industriels.
Le Nigéria, avec 93,96% des importations béninoises, se positionne comme le principal fournisseur du pays, suivi par le Togo (5,97%) et le Niger (0,04%). Cette forte dépendance vis-à-vis de ses voisins met en lumière la faible capacité de production du Bénin et sa difficulté à satisfaire les besoins internes.
Une économie extravertie depuis 1960 :
L’économie béninoise demeure extravertie depuis l’indépendance en 1960, se concentrant davantage sur les importations que sur la production locale. Cette dépendance chronique aux importations, particulièrement en matière de combustibles et de produits alimentaires, continue de peser sur la balance commerciale du pays.
Le déficit commercial du Bénin en 2023 est révélateur d’une économie extravertie, où la dépendance aux importations et l’incapacité à produire suffisamment localement fragilisent le pays. Alors que le Nigéria et le Togo continuent de fournir la majorité des biens de consommation, le Bénin doit envisager des réformes structurelles pour stimuler sa production interne et rééquilibrer sa balance commerciale.