Cotonou, le 30 septembre 2024 – Alors que la Douane béninoise envisageait une année budgétaire florissante, notamment avec des prévisions optimistes de recettes à hauteur de 702 milliards de FCFA, la réalité s’avère bien plus complexe. La crise politico-diplomatique persistante entre le Bénin et le Niger impacte durement les objectifs douaniers de cette année.
Des prévisions ambitieuses confrontées à la réalité
En début d’année 2024, la Douane béninoise s’était fixé des objectifs ambitieux, espérant atteindre un montant de 702 milliards de FCFA en recettes grâce à l’amélioration du trafic de marchandises nigériennes via le Port Autonome de Cotonou et la frontière entre le Bénin et le Niger. Ces prévisions étaient basées sur un scénario optimiste de « dégel total de la crise » avec le Niger, un scénario qui aurait permis un retour à la normale des échanges commerciaux entre les deux pays.
Pourtant, la situation actuelle reste tendue. Le Niger, représentant environ 80% du volume du transit de marchandises au Port de Cotonou, n’a enregistré aucune activité au cours des sept premiers mois de 2024. Cette absence continue de compromettre les prévisions de recettes douanières du Bénin.
Un climat d’incertitude
La crise entre le Niger et le Bénin a débuté après le renversement du régime de Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023 par les militaires au Niger. Depuis, les relations entre les deux pays sont au point mort, et la situation n’a montré aucun signe d’amélioration. Les autorités nigériennes, confrontées à des tensions internes et à la méfiance vis-à-vis des « discours va-t-en-guerre » du Bénin, ne semblent pas prêtes à reprendre leurs échanges commerciaux de manière normale.
Cette situation constitue une source de préoccupation majeure pour les autorités douanières béninoises, ainsi que pour des entreprises impliquées dans la gestion des recettes douanières, telles que Bénin Contrôle S.A.. En effet, les résultats prévus ne sont toujours pas atteints à quatre mois de la fin de l’année budgétaire, une situation qui risque de peser lourdement sur les finances publiques du pays.
Une impasse pour la deuxième régie principale du Bénin
Le directeur général de Bénin Contrôle, Gwendal Euzen, avait placé de grands espoirs en la performance de la deuxième régie principale de recettes publiques. Mais ces prévisions optimistes semblent désormais bien loin de la réalité. À neuf mois de l’ouverture des régies douanières, les objectifs restent inatteints, et les espoirs de voir une amélioration d’ici la fin de l’année s’amenuisent.
La non-participation du Niger, acteur clé du transit de marchandises au Bénin, a réduit à néant les espoirs d’un dégel rapide. Une source anonyme au sein du Port Autonome de Cotonou a confirmé que la situation pourrait perdurer pour le reste de l’année 2024, empêchant toute amélioration notable des recettes douanières.
Une année budgétaire en péril
L’optimisme affiché par la Douane béninoise en début d’année 2024 s’est heurté à la réalité des tensions politiques. La crise entre le Niger et le Bénin continue de paralyser le secteur des échanges commerciaux, mettant en péril les recettes douanières espérées et rendant incertaine la situation financière du pays pour cette année.
Le Bénin est désormais confronté à un défi majeur : trouver des solutions alternatives pour compenser le manque à gagner lié à l’absence du transit de marchandises en provenance du Niger. À moins d’un changement soudain dans les relations diplomatiques entre les deux pays, les objectifs fixés pour 2024 risquent de ne pas être atteints, créant un contexte économique difficile pour la fin de l’exercice budgétaire.
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