Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite d’État au Maroc à la fin du mois d’octobre, marquant une nouvelle étape dans les relations franco-marocaines après une période de tensions. Cette visite, tant attendue, intervient après un soutien clair de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental, réchauffant ainsi les liens entre les deux pays.
Une visite pour sceller la relance des relations bilatérales :
Cette visite d’Emmanuel Macron au Maroc a été régulièrement évoquée depuis 2022, mais sans cesse repoussée en raison des divergences diplomatiques. L’invitation officielle du roi Mohammed VI, adressée le 26 septembre, ouvre une nouvelle ère pour les relations entre les deux pays. Le souverain marocain a souligné les « horizons prometteurs » pour la coopération bilatérale et évoqué « une vision renouvelée et ambitieuse » qui couvrira plusieurs secteurs stratégiques, répondant ainsi aux priorités des deux nations.
Le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par Rabat pour le Sahara occidental a joué un rôle décisif dans cette relance. En juillet 2024, Paris a officiellement déclaré ce plan comme « la seule base » pour résoudre le conflit vieux de près de 50 ans. Ce changement de posture est intervenu après une pression marocaine, alignant ainsi la France avec des pays comme l’Allemagne et l’Espagne, qui avaient déjà évolué sur cette question.
Des tensions passées pour un avenir renouvelé :
L’amélioration des relations franco-marocaines intervient après des tensions marquées par plusieurs différends, notamment la réduction des visas pour les ressortissants marocains en 2021, une mesure réversible un an plus tard. De plus, les accusations autour de l’utilisation du logiciel espion Pegasus par le Maroc en 2019, ciblant des responsables français, avaient également détérioré les relations entre les deux pays.
Cette visite est aussi l’occasion de renforcer la coopération économique. Des contrats importants, comme celui attribué à la société française Egis pour l’extension de la ligne de train à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, montrent déjà les retombées positives de ce rapprochement. Les entreprises françaises espèrent à nouveau prospérer dans un environnement plus stable et favorable.
Sahara occidental : une clé dans les relations :
Le Sahara occidental, riche en ressources naturelles, est au centre des discussions diplomatiques. Le soutien de la France au plan marocain d’autonomie pour ce territoire a fortement contribué à la relance des relations bilatérales. Ce territoire stratégique pour le développement du royaume, notamment en matière d’énergies renouvelables, attire déjà de grandes entreprises françaises, comme Engie, impliquées dans des projets d’énergie solaire, de dessalement de l’eau et d’énergie éolienne.
Cependant, ce changement de cap français n’a pas été sans conséquences. Alger, soutien du Front Polisario, a rappelé son ambassadeur, manifestant ainsi son mécontentement face à la prise de position de Paris. Le conflit du Sahara occidental continue d’être un point de friction majeur entre la France, le Maroc et l’Algérie.
Des perspectives économiques et un partenariat stratégique :
La relance des relations entre la France et le Maroc ouvre de nouvelles perspectives économiques. De nombreux secteurs stratégiques sont concernés, notamment les infrastructures, les énergies renouvelables et la coopération commerciale. Le Maroc, avec ses projets ambitieux en matière de développement durable et de transition énergétique, représente un partenaire de choix pour la France.
Macron souhaite également préserver ses relations avec l’Algérie, malgré les tensions autour de la question du Sahara occidental. Le président français a exprimé sa détermination à continuer de travailler sur la mémoire, la vérité et la réconciliation entre les deux pays, en félicitant son homologue Abdelmadjid Tebboune pour sa réélection en septembre 2024.
La visite d’Emmanuel Macron au Maroc marque un tournant dans les relations franco-marocaines. Elle scelle un rapprochement qui promet de redéfinir les priorités stratégiques des deux pays, tout en ouvrant des perspectives économiques nouvelles. Dans un contexte régional complexe, la France se positionne aux côtés du Maroc, tout en tentant de maintenir un équilibre avec l’Algérie.
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