Washington DC, 26 octobre 2024 – Lors des récentes Assemblées générales du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe Banque mondiale, tenues du 21 au 26 octobre à Washington DC, des projections économiques ont révélé des bouleversements inattendus dans le classement des plus grandes économies africaines. Parmi les annonces marquantes, le FMI a indiqué que le Nigeria, longtemps classé parmi les trois principales économies du continent, pourrait perdre cette position d’ici 2029.
Les nouvelles projections économiques : un constat saisissant
Le FMI a présenté ses perspectives de croissance pour 2023-2029, basées sur la création de richesses mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB) à prix courant et exprimé en dollars. Ces projections montrent un recul notable du Nigeria dans le classement des économies africaines, un signe alarmant pour un pays jusqu’alors dominant grâce à ses vastes ressources pétrolières et à son poids démographique.
Facteurs de déclin : une influence monétaire significative
Selon le FMI, plusieurs facteurs expliquent ce changement, notamment l’instabilité monétaire et les fluctuations du naira. La faiblesse persistante de la monnaie nigériane par rapport au dollar a provoqué une dépréciation significative de la valeur des richesses produites au Nigeria en termes de PIB. Cette dévaluation impacte directement le classement du pays à l’échelle africaine, où d’autres économies émergentes, mieux stabilisées, progressent et attirent davantage d’investissements.
Le classement des économies africaines de 2023 à 2029
Les projections du FMI suggèrent qu’à l’horizon 2029, le classement des économies les plus prospères d’Afrique pourrait être dominé par l’Égypte, l’Afrique du Sud, et, pour la première fois, un pays en dehors du trio traditionnel. Cette redistribution de la puissance économique laisse envisager une montée en puissance de pays comme le Kenya et le Ghana, dont la diversification des économies et la stabilité monétaire offrent un avantage compétitif durable.
L’impact des ressources naturelles et de la diversification économique
Le Nigeria a longtemps reposé sur l’exploitation de ses ressources pétrolières, qui ont certes contribué à sa richesse, mais dont la dépendance excessive a également montré ses limites face à la fluctuation des prix mondiaux du pétrole. À l’inverse, des économies comme celle du Kenya misent sur une diversification dans les technologies et l’agriculture, tandis que l’Égypte, malgré les défis économiques, attire des investissements dans le secteur industriel.
Quelles perspectives pour le Nigeria ?
Pour espérer retrouver sa position au sein des plus grandes économies du continent, le Nigeria devra entreprendre des réformes monétaires et économiques ambitieuses, visant notamment à stabiliser le naira, diversifier ses secteurs d’activités, et stimuler un environnement plus favorable aux investissements étrangers. Sans une telle stratégie, les changements structurels du marché mondial risquent de marginaliser davantage son économie.
Ce recul projeté du Nigeria dans le classement économique africain souligne l’importance des politiques monétaires et de la diversification économique dans la compétitivité mondiale. Le FMI appelle donc les économies africaines à adapter leurs stratégies afin de garantir une croissance durable dans un contexte global incertain.