Le traitement de l’insuffisance rénale au Bénin est devenu une question de santé publique préoccupante, particulièrement en raison du coût élevé des soins, notamment la dialyse, indispensable à la survie des patients. Lors du Conseil des ministres du mercredi 18 septembre 2024, le gouvernement a abordé cette situation critique, exprimant sa volonté d’alléger les souffrances des malades et de rendre les soins plus accessibles. Mais une question persiste : le Bénin peut-il aller plus loin en réinstaurant la gratuité totale de la prise en charge des insuffisants rénaux ?
Des efforts gouvernementaux louables, mais insuffisants ?
Patrice Talon, le chef de l’État, a clairement manifesté son engagement à améliorer les conditions de vie des personnes souffrant d’insuffisance rénale. Lors de ce conseil, plusieurs mesures ont été annoncées, visant à réduire le coût des soins. Il s’agit notamment de l’exonération des intrants nécessaires à la dialyse de droits et taxes de douane. Cette mesure, combinée à l’acquisition de 57 nouveaux générateurs de dialyse pour les unités de Cotonou et Parakou, devrait considérablement réduire les frais pour les patients.
Toutefois, bien que ces efforts soient salués, ils ne semblent pas suffisants pour certains observateurs et citoyens. En effet, de nombreuses personnes continuent de souffrir en silence, incapables de faire face aux coûts mensuels élevés de la dialyse. Le cas poignant de Guy Ernest Kaho, écrivain et présentateur télé béninois, décédé faute de moyens malgré les appels à l’aide, reste gravé dans la mémoire collective. Ce drame n’est pas un cas isolé, et chaque semaine, des Béninois, comme le journaliste Judicaël Gbaguidi, sollicitent de l’aide pour suivre leur traitement vital.
Les chiffres alarmants de l’insuffisance rénale au Bénin
D’après les récentes déclarations du ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, entre janvier 2019 et novembre 2023, 512 personnes sous dialyse sont décédées. Actuellement, 412 patients suivent un traitement de dialyse, dont 124 à leurs propres frais. Ces chiffres soulèvent une véritable interrogation : ne serait-il pas temps pour le Bénin de réinstaurer une prise en charge complète et gratuite pour sauver des vies ?
En moyenne, la dialyse coûte environ 1,6 million de francs CFA par mois et par patient, une somme qui reste inabordable pour de nombreuses familles béninoises. Dans ce contexte, la gratuité des soins, comme récemment instaurée au Niger, pourrait constituer une solution salutaire. Les autorités nigériennes ont supprimé les frais de dialyse dans leur pays, un modèle que le Bénin pourrait suivre pour alléger la souffrance des malades.
L’urgence d’une solution durable
Si les mesures actuelles sont des avancées importantes, le retour à une prise en charge gratuite sauverait des centaines de vies. Le président Patrice Talon, tout en renforçant les infrastructures et l’accessibilité des soins, pourrait envisager cette solution pour permettre aux citoyens les plus vulnérables d’avoir accès à des traitements vitaux sans se soucier des coûts prohibitifs.
Abonnez-vous pour plus d’informations
Suivez notre actualité sur les questions de santé publique et bien d’autres sujets qui touchent directement votre quotidien. Abonnez-vous à notre site web pour recevoir nos analyses détaillées et ne rien manquer des débats essentiels au développement de notre pays. Votre soutien est indispensable pour garantir un journalisme engagé et de qualité.
Cet article vous a interpellé ? N’hésitez pas à le partager avec vos proches et à rejoindre notre communauté de lecteurs en vous abonnant à notre site. Vous y trouverez des informations essentielles sur les enjeux de santé, de politique et de société qui façonnent le Bénin d’aujourd’hui.
3 Commentaires