Un acteur central du Panacafrique, Kémi Séba se dresse contre l’impérialisme et milite pour l’émancipation politique, économique et culturelle du continent africain.
Kémi Séba, leader charismatique et figure emblématique du Panacafrique, est un acteur incontournable des mouvements de résistance africaine contemporaine. Il s’est fait connaître pour ses positions fermement anti-impérialistes et ses critiques acerbes contre les politiques néocoloniales menées par les puissances occidentales en Afrique. Depuis plusieurs années, il multiplie les interventions, les conférences et les manifestations à travers le continent pour plaider en faveur d’une Afrique souveraine, affranchie de toute tutelle extérieure.
Le Panacafrique : une idéologie de libération
Le Panacafrique, concept dont Kémi Séba se revendique, est un mouvement politique, social et culturel visant à unir les pays africains autour d’une vision commune d’indépendance et de solidarité. Cette idéologie trouve ses racines dans les luttes anticolonialistes des années 1960, menées par des leaders comme Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, ou encore Thomas Sankara. Dans cette lignée, Kémi Séba incarne une nouvelle génération de militants pan-africanistes. Il prône un retour aux sources, encourage les Africains à renouer avec leurs identités culturelles et appelle à une rupture totale avec le modèle occidental qu’il considère comme oppressif.
Kémi Séba, une figure controversée
Né en France sous le nom de Stellio Capo Chichi, Kémi Séba est d’origine béninoise. Très tôt, il s’intéresse aux questions de domination et d’inégalités raciales, ce qui le pousse à militer pour les droits des Noirs. Son parcours est marqué par des prises de position tranchées qui lui valent une grande popularité en Afrique et dans les diasporas africaines. Toutefois, son discours radical lui a également attiré des critiques. Certaines voix le jugent trop extrémiste et remettent en cause ses méthodes.
Kémi Séba n’a jamais hésité à dénoncer les présidents africains qu’il considère comme des « marionnettes » des puissances étrangères, à commencer par la France, ancienne puissance coloniale. Sa lutte contre le franc CFA, qu’il qualifie de « monnaie coloniale », est l’un de ses combats les plus emblématiques. Il a même été arrêté à plusieurs reprises pour ses actions militantes, mais cela n’a fait que renforcer sa détermination et sa notoriété.
Lutte contre le franc CFA : un symbole de la souveraineté africaine
Depuis plusieurs années, Kémi Séba mène une campagne acharnée contre l’utilisation du franc CFA, qu’il voit comme l’un des derniers vestiges du colonialisme en Afrique. Selon lui, cette monnaie, utilisée par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, est un outil de domination économique de la France sur ces États. Pour Kémi Séba, la fin du franc CFA est une étape cruciale vers l’indépendance économique de l’Afrique. Il plaide pour la création d’une monnaie africaine qui serait contrôlée et émise par les Africains eux-mêmes.
Sa manifestation de 2017 à Dakar, où il brûle symboliquement un billet de 5000 CFA, a marqué les esprits et a relancé le débat sur la souveraineté monétaire africaine. Malgré son arrestation et son expulsion du Sénégal après cet acte, le mouvement contre le franc CFA a gagné en visibilité à travers toute l’Afrique francophone.
Un appel à la jeunesse africaine
L’un des messages clés de Kémi Séba est adressé à la jeunesse africaine. Il l’encourage à s’organiser, à prendre conscience de son pouvoir et à s’impliquer activement dans la transformation du continent. Il exhorte les jeunes Africains à ne plus céder aux illusions des migrations vers l’Occident et à bâtir un avenir prospère sur le sol africain.
Pour Kémi Séba, le réveil de l’Afrique repose sur sa jeunesse. Dans ses discours, il souligne que les jeunes doivent prendre en main leur destin, que ce soit en développant des initiatives locales, en s’investissant dans la politique ou en défendant les valeurs africaines face aux influences extérieures.