Kémi Séba, figure controversée du panafricanisme, pourrait bientôt être confronté à la justice internationale. Connu pour ses discours virulents en faveur de la souveraineté africaine et son opposition déclarée à ce qu’il qualifie de néocolonialisme, l’activiste est désormais dans le viseur de la justice internationale.
Ancien membre du « Nation of Islam »
D’apres un article paru sur le site kényan, l’activiste Kémi Séba serait un ancien membre de la « Nation de l’Islam ». Il aurait alors entretenu des relations étroites avec des cercles salafistes. D’après le magazine nigérian « the conversation.com », dans un article publié le 13 janvier 2023, Kémi Séba serait lié à des groupes terroristes actifs dans la région de Kano, au nord du Nigéria.
Le journaliste Sheriff Folarin, après une enquête approfondie, révèle que depuis août 2020, le « Centre international de lutte contre le terrorisme » a transmis des informations troublantes sur Séba aux autorités américaines.
Dans leur publications, les auteurs avancent avoir fait des investigations qui confirment que celui qui se présente comme un défenseur de l’émancipation africaine cacherait en réalité des intentions très éloignées de cette noble cause. Par exemple, l’enquête montre qu’en mai 2022, Kémi Séba aurait été impliqué dans une tentative de déstabilisation du Togo. Pour cette opération, il aurait fait appel à des membres togolais de Boko Haram formés au Nigéria.
Véritables intentions de l’activiste
Les investigations du « Centre international de lutte contre le terrorisme » révèlent également des liens financiers étroits entre Kémi Séba et le terroriste Abu Musab al-Barnawi, recherché par la justice américaine. Plusieurs virements bancaires ont été retracés entre al-Barnawi et Séba, dont un transfert de 550 000 USD, crédité sur un compte offshore enregistré aux îles Caïmans sous le pseudonyme de « Balogoun Bassirou » en février 2022. Ce transfert aurait en partie servi à financer l’opération terroriste avortée au Togo.
Derrière son image publique d’activiste, Kémi Séba apparaît dans cette enquête comme un opportuniste, manipulateur habile des masses et un salafiste convaincu. À ce jour, Séba a refusé de répondre aux questions des journalistes concernant ces accusations.
Ce portrait, basé sur des sources documentées, soulève des doutes quant à la véritable nature de ses activités et ses liens présumés avec le terrorisme international, remettant en question sa prétendue défense des opprimés africains.
Qui est Kémi Séba
Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, né le 9 décembre 1981 à Strasbourg (France), est un militant suprémaciste noir et panafricain béninois et français jusqu’à la perte de cette nationalité en juillet 2024. Il est considéré comme un suprémaciste noir ainsi qu’un militant racialiste et antisémite. Il est aussi un admirateur de la Russie de Vladimir Poutine.
Il s’installe ensuite en février 2011 au Sénégal, où il poursuit son militantisme politique, d’abord en tant que chroniqueur politique sur la première chaîne de télévision privée du Sénégal, à savoir la 2sTV. Cette nouvelle activité lui assure une nouvelle popularité au sein de l’Afrique francophone.
En décembre 2015, Kémi Séba et Toussaint Alain, ancien conseiller politique de Laurent Gbagbo, fondent l’ONG Urgences panafricanistes (Urpanaf). Le but initial de l’ONG est d’apporter une aide médicale et scolaire sur les terrains de conflit en Afrique afin de concurrencer les ONG occidentales, mais très rapidement, c’est de par sa présence sur de nombreux fronts dont la justice sociale, la lutte contre le néocolonialisme, le franc CFA et contre la corruption des États africains qu’elle gagne en audience en Afrique francophone
Il mène à partir de l’année 2017, à la tête de son organisation Urgences panafricanistes, une lutte contre le « néocolonialisme français ». Il dénonce le franc CFA et le manque de souveraineté monétaire qui touche les pays utilisant cette devise, à travers des manifestations politiques dans l’ensemble des pays d’Afrique francophone. La même année, il est expulsé du Sénégal et s’installe au Bénin.
