Après une semaine de détention, Déborah Gnagne, Directrice Générale de la société de courtage en assurances DAYO Group, a été libérée ce lundi 21 octobre 2024. Son arrestation avait fait grand bruit, notamment en raison des accusations portées contre elle par son ancien employeur, ASK Gras Savoye. Cependant, à l’issue de son audience devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), aucune charge n’a été retenue contre elle.
Le Contexte de l’Affaire
L’affaire Déborah Gnagne débute le 14 octobre 2024, lorsque la Directrice de DAYO Group est interpellée à son retour d’Abidjan, à l’aéroport de Cotonou. Arrêtée par la brigade économique et financière (BEF), elle a été placée en garde à vue, en raison d’une plainte déposée par son ancien employeur, ASK Gras Savoye, aujourd’hui concurrent de son entreprise.
Les accusations portées contre Gnagne incluaient des allégations d’embauche illégale et l’utilisation des ressources de ASK pour des opérations au bénéfice de DAYO Group.
L’Enquête et les Accusations
À la suite de son arrestation, une perquisition a été effectuée dans les bureaux de DAYO Group, sous la supervision de l’avocat Me Moustapha Sèmiyou Deen et de la Directrice Générale adjointe de l’entreprise. Tous les employés de la société ont été convoqués pour être entendus dans le cadre de l’enquête, avec des auditions programmées pour l’après-midi du 21 octobre 2024.
Les accusations contre Déborah Gnagne reposaient sur des faits supposés de recrutement illégal et d’utilisation abusive des biens de ASK Gras Savoye. Le plaignant affirmait que des employés avaient été recrutés à l’insu de ASK, certains d’entre eux étant d’anciens salariés de l’entreprise. Toutefois, la défense de Gnagne a réfuté ces accusations, affirmant que les employés concernés avaient quitté leur poste volontairement et dans le respect des procédures légales.
L’Audience à la CRIET
Lors de son audience devant le procureur spécial Mario Metonou, aucune charge n’a finalement été retenue contre Déborah Gnagne. Le procureur n’a pas trouvé de preuve suffisante pour incriminer la Directrice de DAYO Group.
Pour rappel, parmi les 13 employés ayant quitté ASK Gras Savoye, 9 étaient sous Contrat à durée déterminée (CDD) et leurs contrats avaient expiré. Seuls 3 employés étaient sous Contrat à durée indéterminée (CDI) et avaient démissionné dans les règles. Ces éléments ont joué en faveur de la défense de Gnagne, qui a réaffirmé que son entreprise n’avait pas recours aux ressources de ASK Gras Savoye.
Un Procès Commercial en Cours
En parallèle de cette libération, il est important de noter qu’un procès commercial est en cours devant un autre tribunal concernant des faits similaires. Ce procès pourrait apporter de nouveaux éléments à cette affaire complexe.
La libération de Déborah Gnagne, sans aucune charge retenue par la CRIET, marque un tournant dans cette affaire. Toutefois, le procès commercial en cours pourrait encore influencer la situation. Cette affaire révèle les tensions croissantes dans le secteur des assurances au Bénin, où la concurrence entre acteurs locaux semble de plus en plus exacerbée.