Depuis le mois de juin, le Niger fait face à des inondations d’une ampleur exceptionnelle, causant des pertes humaines et matérielles considérables. À la date du 8 octobre 2024, l’Agence Nigérienne de Presse (ANP) a rapporté un bilan dramatique de 339 morts, 383 blessés et 1 176 528 personnes sinistrées à travers le pays. Ces chiffres montrent une aggravation rapide de la situation, comparée à un précédent rapport du ministère de l’Intérieur en septembre, qui faisait état de 273 morts et de plus de 700 000 sinistrés.
Des régions gravement affectées
Quatre régions ont été particulièrement touchées par ces inondations :
- Maradi (centre-sud) enregistre 111 décès,
- Tahoua (ouest) compte 99 morts,
- Zinder (centre-est) recense 65 victimes,
- Dosso (sud-ouest) en compte 22.
La capitale, Niamey, a également été frappée, bien que de manière moins sévère, avec 9 morts.
Outre les pertes humaines, ces pluies diluviennes ont également provoqué des destructions matérielles massives, incluant la perte de bétail et de vivres essentiels à la population.
Le nord désertique également impacté
Même les zones nordiques du pays, habituellement arides, n’ont pas été épargnées. L’historique ville d’Agadez, et notamment sa célèbre mosquée datant de 1515 et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est en danger. À Zinder, une mosquée vieille de plus de 200 ans s’est effondrée sous la pression des eaux.
Une rentrée scolaire retardée
L’ampleur des destructions a également affecté le calendrier scolaire. De nombreuses écoles étant endommagées ou servant de refuges pour les déplacés, la rentrée, initialement prévue pour le 2 octobre, a été repoussée au 28 octobre. Le gouvernement a déclaré avoir déjà fourni une aide substantielle à plus de 700 000 sinistrés, comprenant des tonnes de céréales, des tentes et des équipements d’urgence.
Un paradoxe climatique
Bien que cette saison des pluies ait causé des inondations dévastatrices, elle pourrait également avoir un effet positif sur les récoltes agricoles, selon le ministère de l’Agriculture. Cependant, ce phénomène reste paradoxal dans un pays qui subit régulièrement des sécheresses et des récoltes insuffisantes en raison de son climat aride.
Ces événements rappellent l’urgence de mettre en place des mesures de prévention et de gestion des risques face à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et extrêmes.