Les deux proches de Patrice Talon sont accusés de complot contre l’État, de corruption et de blanchiment de capitaux. La défense dénonce un manque de preuves matérielles.
Au Bénin, l’affaire du coup d’État présumé continue de secouer la scène politique. L’homme d’affaires Olivier Boko, figure influente de l’entourage du président Patrice Talon, ainsi que l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, ont été placés en détention provisoire après une longue audience à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le mardi 1er octobre. Ils sont accusés de « complot contre la sûreté de l’État », de « blanchiment de capitaux », et de « corruption d’agent public ». Leurs avocats s’insurgent contre ces poursuites qu’ils jugent infondées.
Une audience sous haute tension
La décision de placer Olivier Boko et Oswald Homeky sous mandat de dépôt intervient après des jours d’audiences intenses. Présentés à la chambre des libertés et de la détention de la CRIET, les deux hommes étaient accompagnés d’une dizaine d’avocats : deux pour la défense d’Oswald Homeky, cinq pour celle d’Olivier Boko. La séance a été marquée par de vifs échanges entre la défense et le parquet spécial, qui accuse les deux personnalités de participer à un projet de coup d’État.
Selon maître Ayodélé Ahounou, avocat d’Olivier Boko, « aucun élément matériel ne permet de lier les faits reprochés à son client ». Il a dénoncé « un grand fossé » entre les accusations et les preuves présentées jusqu’à présent. Pour l’avocat, la justice semble s’appuyer sur des suppositions plutôt que sur des faits concrets.
Le rôle du commandant de la Garde républicaine
Le commandant de la Garde républicaine, le colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, est apparu comme témoin au cours de l’audience. Selon la justice, il aurait été approché par les mis en cause dans le cadre du complot présumé. Cependant, contrairement à Olivier Boko et Oswald Homeky, le colonel Tévoédjrè n’a pas été placé en détention, ce qui confirme des informations préalablement publiées par RFI.
En plus des deux personnalités, une troisième personne a été placée en détention provisoire, tandis que deux autres suspects ont été mis sous contrôle judiciaire et ont pu regagner leur domicile. Ces trois personnes sont des proches collaborateurs de Boko et Homeky, mais elles ne sont pas connues du grand public.
La suite de la procédure
Après cette audience sous haute tension, le dossier a été transféré à la chambre d’instruction de la CRIET, qui sera chargée de mener les prochaines étapes de l’enquête. La mise en détention provisoire des deux personnalités intervient dans un contexte tendu, alors que le Bénin se prépare à des échéances électorales importantes, et que les alliances politiques se redéfinissent.
Les avocats de la défense espèrent que les juges d’instruction permettront d’éclaircir les nombreuses zones d’ombre de ce dossier et de faire ressortir la vérité. Pour l’heure, les partisans de Boko et Homeky dénoncent une instrumentalisation politique de la justice, visant à affaiblir des figures clés du régime en prévision des élections présidentielles de 2026.
La détention d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, deux personnalités influentes de la galaxie Talon, marque un épisode important dans l’affaire du coup d’État présumé au Bénin. Alors que la défense dénonce un manque de preuves tangibles et appelle à un procès équitable, l’affaire continue de susciter de vives réactions dans le pays. Reste à savoir si l’instruction permettra de faire la lumière sur cette tentative de déstabilisation supposée ou si elle révélera d’autres facettes de ce dossier complexe.
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