Détention provisoire et accusations graves de complot contre la sûreté de l’État au Bénin
Le 1er octobre 2024, Olivier Boko, homme d’affaires influent, et Oswald Homéky, ancien ministre des Sports du Bénin, ont comparu devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Ils font face à des accusations de complot contre la sûreté de l’État, de corruption d’agent public et de blanchiment de capitaux. Ce procès intervient dans le cadre de ce qui est décrit par les autorités béninoises comme une tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon.
Les deux prévenus avaient été arrêtés le 24 septembre 2024. Selon les autorités judiciaires, ils auraient tenté de manipuler des membres de la garde républicaine dans le but de renverser le gouvernement. D’après la déclaration faite par le procureur spécial Mario Mètonou, les enquêteurs ont découvert qu’Oswald Homéky avait été interpellé alors qu’il remettait six sacs remplis de billets de banque au colonel Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la garde républicaine, en vue de son implication dans le coup prévu pour le 27 septembre.
Un Plan Mis à Jour
Les accusations révèlent que le complot avait été minutieusement organisé, incluant la corruption d’agents publics à des niveaux élevés. Mario Mètonou, lors de son intervention, a précisé que le but de la tentative était de renverser le régime de Patrice Talon par la force, en profitant de la position stratégique des agents de la garde républicaine.
Comparution et Placement en Détention Provisoire
Au terme de leur audition, Olivier Boko et Oswald Homéky ont été placés sous mandat de dépôt par la commission d’instruction. La prochaine étape judiciaire est l’audience devant le juge des libertés et de la détention, qui devra statuer sur la poursuite des charges retenues contre eux.
Tévoédjrè : Entre Détenu et Remis en Liberté
Il est important de noter que le colonel Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la garde républicaine, qui a été également cité dans cette affaire, a été remis en liberté sous convocation après son audition, contrairement aux deux autres prévenus qui restent détenus. Les raisons de cette différence de traitement demeurent pour le moment imprécises, mais elles pourraient être liées à la coopération de Tévoédjrè dans le cadre de l’enquête.
Conséquences Politiques
Cette affaire suscite une vive réaction au sein du paysage politique béninois. L’Union progressiste le Renouveau a appelé ses militants à rester fidèles aux valeurs du parti et à respecter l’intégrité des institutions du pays. Le procès d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky, qui étaient autrefois considérés comme proches du pouvoir, pourrait avoir un impact significatif sur la scène politique nationale, notamment en matière de confiance publique et de gouvernance.
L’accusation de tentative de coup d’État contre le président en exercice est un événement rare et potentiellement déstabilisateur pour le pays. Alors que le procès se poursuit, l’opinion publique béninoise reste divisée, certains exprimant leur soutien au gouvernement, tandis que d’autres attendent des preuves plus tangibles concernant la véracité des accusations.
La CRIET, quant à elle, entend poursuivre son travail pour faire toute la lumière sur cette affaire qui met en lumière les tensions au sein des élites politiques béninoises. Le procès, très suivi par la population et les observateurs internationaux, est considéré comme un test de la capacité des institutions judiciaires béninoises à garantir l’État de droit et la stabilité du pays.
