La soif de victoires des Bleues n’a pas été tarie par les tensions internes, vendredi 23 octobre, à Orléans contre la Macédoine du Nord (11-0), avec un festival offensif survenu malgré l’absence de la sélectionneuse Corinne Diacre, confinée, et les remous provoqués par la non-convocation d’Amandine Henry.
Contre la 129e nation au classement FIFA, placée dans le groupe de la France pour les qualifications à l’Euro-2022, il n’y avait ni besoin d’une technicienne sur le banc, ni même d’une capitaine sur le terrain, pour s’imposer aisément.
Mais cette large victoire, similaire à celle du match aller le mois dernier (7-0), aura le mérite de redonner du baume au cœur d’une sélection tiraillée ces derniers jours par les désaccords nés du choix de Diacre de se passer de Henry, l’une de ses cadres, selon des « critères sportifs ».
C’était donc le retour des sourires au Stade de la Source d’Orléans. Il fut très large sur celui d’Elisa De Almeida, buteuse et passeuse décisive enthousiasmée à 22 ans, et un peu plus mesuré sur celui d’Eugénie Le Sommer, auteure de ses 83e, 84e, 85e et 86e buts en équipe de France (5e, 21e, 73e, 78e), record amélioré.
Des choix surprenants sur le terrain
La capitaine du soir avait, en effet, une double mission qui exigeait de la concentration : apporter des buts aux siennes, comme d’habitude, mais aussi insuffler de la sérénité dans ce groupe ballotté depuis plusieurs jours. Ce qu’elle a fait tout au long de la rencontre avec beaucoup de sérieux, en haranguant ses coéquipières et en n’hésitant pas à les réunir au centre du terrain à la mi-temps, pour un ultime discours motivant.
« On voulait que les choses se passent sur le terrain, on a répondu ce soir même si tout n’est pas parfait en dehors », a déclaré l’attaquante sur W9.
Les visages étaient un peu plus fermés du côté du banc de touche, où les Lyonnaises Amel Majri et surtout Wendie Renard se sont installées, laissées sur le banc par leur sélectionneuse pour toute la rencontre.
Touchée par le Covid-19 et absente du rassemblement – même si elle est restée en contact permanent avec son staff pendant la rencontre –, Diacre n’a pas pu s’expliquer sur ces choix surprenants, même si Majri revenait d’une blessure récente.
La 30e victoire de l’ère Diacre
Difficile, dans ces conditions, d’y voir un lien direct avec les réactions étonnées de ces deux joueuses, après avoir appris la non-convocation de leur coéquipière à l’OL, Henry. Renard avait, en effet, relevé sur Canal+ une « atmosphère pas bonne », tandis que Majri avait reconnu des « tensions » dans un entretien à l’Agence France-Presse (AFP). Cela a eu le mérite de laisser le champ libre à d’autres joueuses, et celles-ci en ont largement profité.
Valérie Gauvin, pas utilisée en septembre, a ainsi marqué le but le plus rapide de l’histoire des Bleues – selon le site de référence en statistiques Footoféminin – en à peine dix secondes de jeu. La Montpelliéraine De Almeida a aussi été très en vue sur le côté droit (passe décisive et but à la 39e), tout comme Delphine Cascarino, entrée en jeu pour deux caviars pour la Parisienne Grace Geyoro (60e, 62e) et marquer son propre but (76e), juste après une reprise de volée superbe de Viviane Asseyi (55e) et un but de Kadidiatou Diani (45e+1).
De quoi rendre la 30e victoire de l’ère Diacre (en 38 matchs) satisfaisante pour l’adjoint Eric Blahic, aux commandes de l’équipe vendredi soir. Tout comme pour les quelque 600 spectateurs invités pour profiter d’une dernière soirée avant le couvre-feu, qui démarrait une heure après le coup de sifflet final dans le Loiret.
Au niveau comptable, les Bleues reviennent à hauteur de l’Autriche dans le groupe de qualifications à l’Euro reporté de 2021 à 2022 et s’assurent d’être au pire deuxième de cette poule, ce qui leur offre au moins un ticket pour les barrages. Surtout, elles prennent confiance avant d’aller défier mardi les Autrichiennes, également invaincues dans ces éliminatoires.