Un an après la création de l’Alliance des États du Sahel, un pacte de défense mutuelle entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la situation sécuritaire dans la région s’aggrave. La double attaque jihadiste à Bamako, menée par le Jnim (affilié à Al-Qaïda), souligne l’incapacité de l’Alliance à protéger ses États membres. Malgré les assurances du président malien, Assimi Goïta, sur des victoires militaires, ces évènements dévoilent la vulnérabilité face aux groupes terroristes.
Des attaques inédites à Bamako
Le 17 septembre, deux attaques simultanées ont ciblé l’école de gendarmerie de Faladié et la base 101 de l’aéroport de Bamako. Les attaques, menées par des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), ont fait au moins 70 morts et plus de 200 blessés, dévoilant des failles dans les capacités de renseignement et de sécurité du Mali. Les jihadistes ont non seulement réussi à infiltrer la capitale, mais ont également diffusé des vidéos montrant leurs actions.
Une alliance en difficulté
Le président Goïta, célébrant l’anniversaire de l’Alliance des États du Sahel (AES) avant l’attaque, avait vanté des victoires contre les groupes terroristes. Cependant, l’effet de surprise des jihadistes et la progression de leurs attaques montrent la faiblesse des efforts de surveillance et de défense. Les chiffres collectés par des organisations comme l’ONG Acled révèlent que les attaques contre les civils continuent d’augmenter dans la région. Le nombre de civils tués a triplé depuis 2020, atteignant plus de 10 000 morts en 2023.
L’urgence d’une réponse efficace
Malgré une rhétorique forte, l’AES semble concentrer ses efforts sur la protection des bases militaires, laissant des zones vulnérables, comme les trois frontières entre les pays membres, sous l’influence jihadiste. Les initiatives telles que la création d’un parlement commun ou d’une chaîne d’information restent insuffisantes face à l’ampleur de la menace terroriste.
Perspectives d’avenir
Le succès de l’Alliance repose désormais sur sa capacité à s’adapter, à améliorer ses renseignements et à renforcer ses actions militaires. Cependant, les alliances géopolitiques complexes, les tensions internes et la montée des groupes jihadistes posent de sérieux défis.
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