La tentative de coup d’État déjouée contre le régime Talon rappelle étrangement les tensions politiques sous le régime Yayi en 2012-2013.
Un air de déjà-vu : le Bénin entre 2012 et 2024+
La situation sociopolitique actuelle du Bénin semble être une réplique d’événements qui se sont produits il y a une douzaine d’années. À l’époque, sous le régime de Boni Yayi, l’atmosphère politique était marquée par l’affaire de la tentative d’empoisonnement et de coup d’État impliquant l’homme d’affaires Patrice Talon, alors proche du président. En 2024, ce sont les noms d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, proches de Patrice Talon, qui sont au centre d’un complot similaire.
Retour sur 2012 : Talon contre Yayi
En 2012, le Bénin assistait à une scission claire dans l’opinion publique. D’un côté, il y avait ceux qui considéraient que l’affaire de coup d’État contre Boni Yayi n’était qu’une manœuvre politique visant à écarter un allié devenu encombrant. De l’autre, des partisans fervents de Yayi, qui exprimaient leur soutien inconditionnel au chef de l’État, voyant en lui une victime d’une tentative de déstabilisation.
Le climat politique était alors en ébullition, avec des manifestations dans les rues, des prières dans les mosquées et les églises, le tout pour exprimer une fidélité absolue à Yayi. Cette atmosphère bipolaire est à nouveau perceptible aujourd’hui, dans le cadre de la récente tentative de coup d’État supposée contre le régime de la Rupture.
Talon soutenu contre le complot présumé
En 2024, Patrice Talon bénéficie d’un soutien massif de la part des deux partis politiques qui appuient son régime : l’Union progressiste Le Renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (Br). À peine la nouvelle de la tentative de coup d’État a-t-elle été annoncée que ces partis ont publié des messages de soutien à l’actuel président. Des personnalités comme l’ancien député Rachidi Gbadamassi ont exprimé leur solidarité, allant jusqu’à remercier Dieu d’avoir protégé Patrice Talon et d’avoir « déjoué ce coup macabre ».
Les sections locales des partis, que ce soit l’Union progressiste à Kpomassè ou le Bloc républicain dans la 19e circonscription électorale, n’ont pas été en reste. Elles ont réaffirmé leur fidélité et ont vigoureusement condamné ce qu’elles qualifient d’acte « d’apatridie des temps anciens révolus ». La mobilisation ne s’arrête pas là : des personnalités et groupuscules issus de ces mêmes partis organisent leurs propres déclarations de soutien.
Un cycle de soutien qui s’intensifie
Les similitudes entre la réaction publique à l’affaire de 2012 et celle de 2024 sont frappantes. En 2012, l’effervescence politique autour de Boni Yayi avait conduit à des marches, des messes et des prières organisées en soutien au chef de l’État. Aujourd’hui, on observe une dynamique similaire : les militants, soutenus par des figures politiques et les sections locales des partis, s’organisent pour montrer leur loyauté à Patrice Talon.
À ce rythme, il est fort probable que l’ensemble du pays assiste, dans les prochains jours, à une mobilisation des sections villageoises, d’arrondissement et communales des partis Up-R et Br, chacune souhaitant déclarer son soutien au président.
Le Bénin face aux défis de la répétition historique
La situation actuelle du Bénin nous amène à nous demander si le pays est destiné à répéter son histoire ou s’il parviendra à surmonter ses démons passés. La mobilisation des partis politiques et des personnalités influentes autour du président Talon rappelle fortement l’atmosphère de soutien envers Boni Yayi, suggérant que la scène politique béninoise fonctionne sur des cycles répétitifs.
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