Le climat diplomatique entre le Mali et l’Algérie a atteint un nouveau niveau de tension après l’intervention du colonel Abdoulaye Maïga à la tribune de l’ONU, un événement qui a suivi la fin de l’accord d’Alger en janvier 2024. Le colonel Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement malien, a profité de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour exprimer des accusations directes contre Alger, qualifiant l’accord d’Alger de « mort » et rejetant toutes les tentatives de le raviver.
Une Accusation d’Ingérence et d’Hébergement de Terroristes
Dans un discours particulièrement incisif, le colonel Maïga a accusé l’Algérie d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Ces propos ont suscité une onde de choc au sein de la communauté internationale, d’autant plus que le représentant malien a accusé les diplomates algériens d’héberger des terroristes. Ces allégations, graves dans le contexte du Sahel où la lutte contre le terrorisme reste un défi majeur, soulignent la dégradation rapide des relations bilatérales entre ces deux pays voisins.
Le Mali Défend sa Stratégie Sécuritaire
Répondant aux critiques algériennes sur les frappes de drones ayant fait des victimes civiles à Tinzaouatène, le colonel Maïga a dénoncé une « campagne de désinformation ». Il a mis en avant la capacité des forces armées maliennes à mener des opérations sophistiquées de drones et a insisté sur les progrès réalisés par le Mali dans la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement malien affirme avoir affaibli les groupes armés et déployé ses forces de défense sur l’ensemble du territoire national, tout en combinant ces efforts militaires à des mesures de développement économique et social.
Un Repositionnement Géopolitique Clair
Le colonel Maïga a également profité de son allocution pour réaffirmer les nouvelles alliances géopolitiques du Mali. Il a cité la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran comme étant des « alliés sincères » du Mali dans la lutte contre le terrorisme. Ce repositionnement marque un tournant stratégique dans la politique étrangère malienne, traditionnellement plus proche des puissances occidentales.
En parallèle, une critique voilée a été adressée à l’ancien partenaire français, accusé d’inefficacité dans la lutte antiterroriste. À travers cette déclaration, Bamako semble vouloir redessiner les contours d’une nouvelle carte géopolitique régionale, favorisant les alliances avec les puissances émergentes.
Les Risques d’un Isolement Diplomatique
Cette prise de position radicale du Mali à l’ONU, qui mêle critique envers l’Algérie et revendication de nouvelles alliances, est perçue comme une volonté de s’affirmer davantage sur la scène internationale. Toutefois, cette stratégie audacieuse pourrait comporter des risques non négligeables. En effet, dans une région où la coopération est cruciale pour faire face aux défis sécuritaires et de développement, le risque d’isolement diplomatique est bien réel. Reste à voir si cette démarche permettra au Mali de renforcer sa souveraineté ou si elle accentuera son isolement dans le concert des nations.
Pour suivre l’actualité et être informé des derniers développements, n’oubliez pas de vous abonner à notre page et à notre site web. Partagez cet article sur vos réseaux pour faire connaître les enjeux diplomatiques en Afrique.
