Ferveur, joie, émotion mais surtout langage de vérité, ont caractérisé les échanges que le Président Patrice Talon a qualifié de « directs ».
Dans une salle archicomble et survoltée, le Chef de l’Etat s’est surtout fait le pédagogue de sa politique.
L’émotion était à son comble, l’assistance conquise lorsque le Président de la République a lâché : « Je suis venu ce matin demander pardon. Un enfant bien élevé ne sait que demander pardon quelles que soient les circonstances. » A ces mots, toute la salle, comme un seul homme, s’est levée pour entonner l’hymne national. Le Président Talon a rappelé ses liens avec la Commune de Savè pour expliquer que les événements qui se sont déroulés à l’occasion des législatives ne doivent longuement entretenir des divisions. « Les événements qui ont pu nous meurtrir par le passé doivent être oubliés », a soutenu le Président Talon avant d’enclencher avec une question : « Estimez-vous néanmoins que le fils pardonné et que vous avez porté à la tête de l’Etat a pu valablement s’acquitter de la mission à lui confiée ? » Salve d’applaudissements.
Revenant donc sur le bilan de ses actions, le Chef de l’Etat a remercié les populations pour la gratitude qu’elles témoignent à son égard par rapport aux différentes réalisations et fait remarquer que tout ce qui est fait ici et là est le fruit des efforts de tous les Béninois.
Toutefois, le Président Talon soutient qu’au-delà des infrastructures, le plus important est notre capacité à changer les choses. A ce titre, il exprime sa satisfaction que le Bénin est déjà dans le changement. En témoignent, les policiers, les douaniers, les enseignants qui font de mieux en mieux leur travail, a-t-il souligné. Expliquant que ce sont de petits changements durables qui finissent par transformer un pays, le Président indique que sa prière est que cela dure.
Et parce qu’il a eu droit à des doléances, Patrice Talon n’a pas fait dans la langue de bois pour répondre au Maire Denis Oba Chabi qui s’est fait porte-parole de ses administrés.
Ainsi, le Président Talon a affirmé qu’il ne reviendra pas sur la décision de suppression de l’université de Savè. Cependant, la ville disposera d’un lycée technique moderne conformément à la nouvelle vision du gouvernement relativement à l’enseignement technique et la formation professionnels. Dérogeant à son principe de ne pas faire de promesse mais plutôt laisser parler les actes, il annonce que le pont de l’okpara sera une réalité, des rues de Savè seront asphaltées. Il s’est également engagé à être l’avocat de la Commune de Savè auprès des Ministres des Transports et des Finances afin que les redevances relatives au poste de péage et de pesage de Diho dues au titre des années 2019 et 2020 soient payées.
L’autre moment fort de ces échanges est la décision prise par le Président de la République, en écho aux doléances du maire de faire libérer les jeunes natifs de Savè, responsables d’actes répréhensibles lors des événements de mai et juin 2019. » J’ai pardonné, la République a pardonné et comme nous sommes une République, le temps que les choses soient faites dans les normes, nos frères seront libres », rassure le Président Talon.
La question des zones blanches et celle du traitement des chefferies traditionnels suite à la révision de la Constitution ont été abordées. Et le Chef de l’Etat a expliqué les diligences en cours pour les régler.
Le Président Talon a souhaité qu’il n’y ait pas de sujets tabous et la séance a été réellement franche sous les yeux du Préfet Firmin Kouton, du Ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, des Ministres Alain Orounla et Eleonore Yayi Ladekan, native de la Commune.
Savè a bénéficié au cours de ce mandat de l’achèvement de l’hôpital de zone, du barrage d’Ayedjoko, du grand pont de Okpa sur le fleuve Oueme, de la réfection de la route inter Etat Dassa-Parakou, de l’aménagement et du bitumage de la route Ketou -Idigny -Igbodja -Savè et ses bretelles.
Enfin, signe du succès de cette descente, malgré les dispositions prises pour éviter les regroupements, une foule importante s’est déplacée aux abord du lieu de la rencontre pour exprimer son admiration et son soutien au Chef de l’Etat. Celui-ci, au moment de se retirer s’est, par respect à ses concitoyens, rapproché pour communier avec eux. Les cris de joie, les exhortations à briguer un second mandat fusèrent alors…