Les personnes concernées sont le commandant de la Garde républicaine, qui est responsable de la sécurité présidentielle et des institutions de l’État, l’ancien ministre des Sports, Oswald Homéky, qui a occupé des postes importants au sein du gouvernement béninois, et Olivier Boko, un homme d’affaires influent dans le pays. Ces trois hommes ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête les accusant d’être impliqués dans des activités visant à préparer un « coup d’État » au Bénin.
Arrestation de trois personnalités influentes au Bénin
La justice béninoise a annoncé ce mercredi 25 septembre 2024 l’arrestation de trois personnalités de premier plan : le commandant de la Garde républicaine Djimon Dieudonné Tévoédjrè, l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky, et l’homme d’affaires Olivier Boko. Ils sont accusés d’avoir planifié un « coup d’État » qui devait avoir lieu le 27 septembre 2024, une affaire qui secoue le pays et suscite de nombreuses réactions.
Selon les déclarations du procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Elonm Mario Metonou, le commandant de la Garde républicaine aurait été approché par l’ancien ministre Oswald Homéky, agissant en son propre nom et au nom d’Olivier Boko, pour préparer ce coup d’État. Homéky aurait été interpellé en pleine nuit alors qu’il remettait six sacs de billets de banque, représentant un montant total de 500 millions de FCFA (environ 2 millions d’euros) à Djimon Dieudonné Tévoédjrè.
Réaction du parti Union Progressiste Le Renouveau
Suite à l’annonce des arrestations, le parti Union Progressiste Le Renouveau, dont Oswald Homéky est membre, a réagi dans un communiqué officiel. Le parti s’est dit choqué par « la gravité des faits rapportés » et a souligné que ces accusations sont en totale contradiction avec les valeurs et la ligne politique qu’il défend. Tout en appelant ses militants à la sérénité, l’Union Progressiste Le Renouveau a réaffirmé son soutien au Président Patrice Talon et son engagement en faveur de la démocratie, de l’État de droit, et du respect des institutions républicaines du Bénin.
Olivier Boko, l’ami de longue date du Président Talon
Parmi les personnes arrêtées, la figure d’Olivier Boko suscite un intérêt particulier. Ami proche du Président Patrice Talon, son implication dans cette affaire surprend d’autant plus que ce dernier affichait des ambitions politiques pour les élections présidentielles de 2026. Le mouvement Objectif 2026, qui soutient la candidature de Boko, a dénoncé ce qu’il considère comme une « atteinte grave aux droits fondamentaux et aux principes de l’État de droit » et parle d’un « acharnement politique ».
Un contexte politique complexe et des interrogations persistantes
Pour le politologue Joël Atayi-Guedegbe, cette affaire s’inscrit dans un contexte de lutte de pouvoir en vue de la succession du Président Talon, qui devra quitter ses fonctions en 2026, au terme de son second mandat, la Constitution béninoise limitant le nombre de mandats présidentiels à deux. « Il y a encore beaucoup de zones d’ombre autour de cette affaire », affirme Atayi-Guedegbe, soulignant la possibilité que l’arrestation d’Olivier Boko soit liée à ses ambitions politiques.
Selon lui, l’arrestation de ces personnalités fait écho à d’autres interpellations d’opposants, telles que celle de Reckya Madougou, encore détenue à ce jour. Ces événements soulèvent des questions sur la situation politique au Bénin, où le Président Talon est parfois accusé de mener un régime autoritaire. L’arrestation d’Oswald Homéky et d’Olivier Boko s’ajoute ainsi à une liste d’actes qui suggèrent une certaine tension politique à l’approche de la fin du mandat du chef de l’État.
Le rôle de la justice dans cette affaire
La CRIET, en charge de l’enquête, devra désormais apporter des preuves irréfutables pour convaincre l’opinion publique de la véracité des accusations portées contre ces trois hommes. La procédure suivie par la police et les autorités judiciaires sera également scrutée de près, les avocats des personnes arrêtées évoquant déjà des irrégularités dans les méthodes d’arrestation et de garde à vue.
Les interrogations sur cette affaire sont nombreuses, et il reste à voir si la justice béninoise saura apporter les réponses nécessaires pour établir la vérité. La question de la succession du Président Patrice Talon et la bataille pour le pouvoir semblent en tout cas plus que jamais au cœur de l’actualité politique du pays.