Loin des micros, caméras et de la France, le pétrole du Niger continue de couler au Bénin et Patrice Talon et Tiani peuvent s’en réjouir.
Un flux pétrolier ininterrompu
En dépit de la crise qui perdure depuis plusieurs mois entre Niamey et Cotonou, le pétrole nigérien acheté par la Chine continue de couler dans les robinets à Sèmè-Kraké, prêt à être embarqué vers sa destination finale. Ce flux pétrolier témoigne de la résilience des relations commerciales entre les deux pays, même dans un contexte politique tendu.
Un nouveau chargement en cours
Actuellement, un quatrième navire, le Front Coral, est à quai sur la plateforme de Sèmè-Kraké, attendant de charger du pétrole nigérien. L’opération de chargement a débuté le mardi 8 octobre 2024, dans l’après-midi. Selon la presse locale, ce chargement représente la quatrième opération effectuée via le pipeline de Sèmè-Kraké.
Infrastructure stratégique
Ce pipeline joue un rôle essentiel en tant que point de chargement et de transit pour le brut nigérien vers les raffineries. Grâce à cette infrastructure stratégique, le Bénin renforce ses échanges économiques avec le Niger, même en période de tensions politiques. La continuité de ces opérations de chargement souligne l’importance de la coopération régionale et des partenariats commerciaux.
Récents chargements
La dernière opération de chargement a eu lieu il y a seulement quelques semaines. Le jeudi 26 septembre 2024, le navire Samsara, un tanker pétrolier de type crude oil tanker mesurant 274 mètres et battant pavillon libérien, a accosté au terminal de Sèmè-Kraké. À l’issue de son chargement, ce navire a pris départ le samedi 28 septembre 2024, poursuivant ainsi le transit du précieux brut vers des destinations internationales.
Perspectives d’avenir
Cette dynamique met en lumière le rôle crucial que joue le Bénin en tant que hub pétrolier pour la région, permettant de contourner les impacts négatifs de la crise politique et de maintenir un flux commercial vital. Alors que le pétrole nigérien continue d’affluer, la coopération entre le Bénin et ses partenaires, notamment la Chine, semble se renforcer, offrant des perspectives intéressantes pour l’avenir économique des deux nations.
Une reprise sous tension
En mai, le Bénin a autorisé, à titre exceptionnel, un premier chargement de pétrole nigérien destiné à l’exportation, après avoir imposé un embargo en raison d’une crise diplomatique avec le Niger. Cette décision a marqué un tournant dans les relations commerciales entre les deux nations, soulignant la volonté du gouvernement béninois, dirigé par le président Patrice Talon, de relancer les échanges pétroliers malgré les tensions politiques.
Levée des restrictions
Suite à cette première opération, le gouvernement béninois a ensuite levé toutes les restrictions concernant l’exploitation de l’oléoduc reliant les deux pays. Cette mesure a été perçue comme un signe d’apaisement et d’ouverture, permettant aux opérations de transit de reprendre en toute légalité. Cependant, cette période de détente a été de courte durée.
Incident diplomatique
Au début de juin, l’interpellation de cinq ressortissants nigériens pour « entrée illégale sur la station terminale » a suscité l’indignation des autorités nigériennes. Cet incident a conduit à la suspension des exportations de pétrole, menaçant de faire tomber les efforts de rapprochement entre les deux pays. La tension diplomatique a ravivé des craintes quant à l’avenir des relations bilatérales.
Rôle de la médiation
Heureusement, grâce à la médiation des anciens présidents béninois, Boni Yayi et Nicéphore Soglo, la suspension des exportations a été levée, et les opérations de chargement ont pu reprendre. Cette intervention a été cruciale pour rétablir le dialogue entre Niamey et Cotonou, illustrant l’importance des relations interpersonnelles dans le contexte politique complexe de la région.
Intérêts communs
De tout ce qui précède, il ressort que malgré la crise entre le Niger et le Bénin, Patrice Talon et le président Tiani ont su, loin de l’influence française, mettre de côté les différends pour permettre à la collaboration pétrolière de se poursuivre. Cette situation met en lumière la nécessité de prioriser les intérêts communs au-dessus des tensions politiques. Quand il s’agit de prospérité mutuelle, aucun sacrifice n’est de trop, et les deux nations semblent prêtes à avancer ensemble vers un avenir plus stable et prospère.
