Depuis le mercredi 9 octobre 2024, le Bénin est l’hôte du 19e Congrès international sur la drépanocytose, qui se tient au Palais des Congrès de Cotonou. Cet événement d’envergure internationale est organisé par l’association DORYS, en partenariat avec le ministère de la Santé, la Fondation Claudine Talon, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pendant trois jours, experts, associations, porteurs du gène, ainsi que des centaines de professionnels de la santé, échangeront autour des avancées médicales et des innovations dans la lutte contre cette maladie héréditaire qui touche des millions de personnes, notamment en Afrique.
Une mobilisation internationale contre la drépanocytose
Plus d’une vingtaine d’associations et plusieurs experts internationaux ont fait le déplacement pour participer à ce congrès. Selon les organisateurs, cet événement constitue une opportunité unique pour partager des expériences locales et internationales, mais aussi pour réfléchir aux meilleures pratiques et approches en matière de traitement de la drépanocytose. L’objectif principal est d’améliorer les stratégies de prise en charge et de sensibilisation face à une maladie qui affecte particulièrement les populations africaines.
Dans une déclaration officielle, l’association DORYS a souligné l’importance de ce rendez-vous. « Avec ce Congrès, il y aura un avant et un après dans la prise en charge de cette maladie », a affirmé Dr Salmane Amidou, un expert en santé publique. Ce point de vue a été partagé par Dr Constant Vodouhe, président de l’association DORYS, qui a remercié le gouvernement béninois, la Fondation Claudine Talon, et l’OMS pour leur soutien. Il a aussi lancé un appel à l’unité des forces pour éradiquer la drépanocytose, tout en insistant sur l’importance de la collaboration internationale.
Une réponse ambitieuse du Bénin
Le ministre béninois de la Santé, le professeur Benjamin Hounkpatin, a pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture pour rappeler l’engagement du gouvernement dans la lutte contre la drépanocytose. Il a rassuré les participants et les familles des porteurs du gène sur la détermination des autorités à renforcer l’accès aux soins pour tous les enfants atteints de cette maladie.
« Grâce au précieux appui de la Fondation Claudine Talon, le Bénin érigera très bientôt un centre de haut standing avec un plateau technique performant, dédié à la recherche ainsi qu’à l’offre de soins intégrés contre la drépanocytose, y compris la greffe », a-t-il annoncé avec fierté. Ce centre devrait devenir un point de référence pour la sous-région en matière de traitement de la drépanocytose et de recherche sur cette maladie.
Le ministre Hounkpatin a aussi encouragé les participants béninois à tirer profit des meilleures pratiques qui seront partagées durant le congrès. Il a réaffirmé que le gouvernement continuerait à prendre des mesures pour améliorer la prise en charge des patients drépanocytaires et à sensibiliser davantage la population sur cette maladie.
L’accompagnement des partenaires internationaux
Le soutien des partenaires internationaux, comme l’OMS, est également un élément clé dans la lutte contre la drépanocytose. Jean Kouamé, représentant résident de l’OMS au Bénin, a réaffirmé l’engagement de son organisation à accompagner les autorités sanitaires béninoises dans leurs efforts pour faire avancer la recherche et améliorer la qualité des soins offerts aux patients.
Selon lui, la recherche et l’innovation médicale sont des leviers essentiels pour permettre une meilleure gestion de la drépanocytose dans le pays. Il a souligné que les échanges durant ce congrès pourraient conduire à des avancées notables dans la compréhension et la gestion de la maladie.
Des enjeux sociaux et économiques liés à la drépanocytose
Au-delà des aspects médicaux, la drépanocytose pose aussi des défis d’ordre social et économique, notamment en termes de gestion des crises et d’intégration des patients dans la société. Pour la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, ce congrès offre une opportunité d’aborder ces questions cruciales. « Il est important de prendre en compte les répercussions sociales et économiques de cette maladie sur les familles et sur la société en général », a-t-elle déclaré.
La rencontre se veut donc un lieu de réflexion globale sur les moyens d’améliorer les conditions de vie des personnes atteintes de drépanocytose, en combinant les efforts médicaux, sociaux et économiques.
Vers de nouvelles perspectives dans la lutte contre la drépanocytose
Le 19e Congrès international sur la drépanocytose au Bénin marque un tournant dans la lutte contre cette maladie. En réunissant experts, associations et autorités publiques, cette rencontre met l’accent sur l’importance de la collaboration internationale pour faire face aux défis complexes que pose la drépanocytose.
Le centre de recherche et de soins annoncé par le ministre de la Santé pourrait devenir un modèle à suivre dans la sous-région et témoigne de l’engagement du Bénin à devenir un acteur majeur dans la lutte contre cette maladie. Les échanges qui se tiendront au cours de ces trois jours contribueront certainement à ouvrir de nouvelles perspectives pour améliorer la prise en charge des patients drépanocytaires, tout en sensibilisant davantage sur les impacts de cette maladie.