Procès des ravisseurs de Steve Amoussou: Parodie de justice?

L’affaire de l’enlèvement de Steve Amoussou, ressortissant béninois résidant à Lomé, révèle de nouveaux éléments. Ce dernier a été kidnappé par un groupe de ravisseurs composé de Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi, et deux autres individus non encore identifiés, bien que l’un d’eux soit présumé être Wanilo Fagla. A l’issue de ce premier procès, cette confirmation par la justice constitue une étape importante, car elle démontre que ces faits ne sont plus de simples rumeurs, mais bel et bien reconnus par l’État béninois à travers les procédures judiciaires en cours.

Ouanilo Fagla Medegan - Géraud Gbaguidi alias Jojo - Gnandaho Gimmy trio soupçonné d'avoir procédé à l'enlèvement de Steve Hounvi
Ouanilo Fagla Medegan – Géraud Gbaguidi alias Jojo – Gnandaho Gimmy trio soupçonné d’avoir procédé à l’enlèvement de Steve Hounvi

Une Confirmation Officielle du Kidnapping

L’État béninois, à travers ce procès, a officiellement reconnu l’enlèvement de Steve Amoussou. Cette reconnaissance par les autorités légitime les déclarations faites auparavant par la victime et son entourage. D’après Maître Baparapé, cette confirmation s’apparente à une forme de recel de personnes enlevées sur un territoire étranger, et les auteurs de cet acte sont encore recherchés. Ce développement marque un tournant décisif dans une affaire qui, jusque-là, semblait être entourée de mystères et de controverses.

Le Débat sur la Nature des Faits : Arrestation ou Kidnapping ?

La rapidité avec laquelle ce procès a été mené soulève cependant des interrogations. Certains y voient une parodie de justice, particulièrement en raison de la qualification des faits. Le procureur soutient qu’il s’agissait d’une arrestation, tandis que les avocats de Steve Amoussou maintiennent qu’il s’agit clairement d’un rapt. Selon ces derniers, la manière dont les événements se sont déroulés, ainsi que les circonstances de son enlèvement, relèvent du criminel.

Me Baparapé, à l'issue du procès des ravisseurs de Steve Amoussou. Justice
Me Baparapé, à l’issue du procès des ravisseurs de Steve Amoussou. Justice

Un autre point d’ombre concerne les deux autres ravisseurs, présumés être des citoyens togolais. Selon les déclarations de Steve Amoussou, ces deux individus étaient présents lors de son enlèvement à Lomé, avant de disparaître mystérieusement après être retournés sur le territoire béninois. Des interrogations subsistent quant à leur sort et à la raison pour laquelle ils n’ont pas été retrouvés ni inclus dans les enquêtes en cours. Maître Baparapé insiste sur la nécessité de poursuivre les investigations afin de faire toute la lumière sur ces « fantômes », qui, jusqu’à présent, n’ont pas été retrouvés.

Un Dossier Complexe : Affaire de Dette ou Enlèvement ?

Steve Amoussou, lors de son audition, a vigoureusement nié avoir des dettes ou des affaires non réglées avec qui que ce soit. Selon ses avocats, il a été arrêté pour une affaire de dette, et non pour les motifs avancés par la justice béninoise. Il faudra attendre l’audience prévue le 7 octobre pour que les avocats décortiquent les éléments du dossier et démontrent que les accusations portées contre Amoussou sont sans fondement.

Il convient également de noter que le nom de Steve Amoussou a été confirmé comme étant la véritable identité de la victime, contrairement à ce qui avait été mentionné dans certaines rumeurs impliquant un dénommé Frère Hounvi. L’enquête de la police a clairement établi qu’il ne s’agissait pas de cette personne, mais bien de Steve Amoussou, ce qui a permis de dissiper une partie de la confusion autour de l’affaire.

Un Enjeu Juridique Entre Deux Pays

L’affaire se déroule dans un contexte complexe, impliquant deux pays différents : le Bénin et le Togo, avec des systèmes judiciaires distincts malgré leur appartenance à un cadre communautaire de procédures. La question qui se pose désormais est de savoir si le mandat d’arrêt émis par le procureur de la République près le Tribunal de Lomé pourra être appliqué. À ce stade, la justice béninoise a blanchi Wanilo Fagla, présumé impliqué dans l’enlèvement.

Maître Baparapé se montre sceptique quant à l’efficacité du mandat d’arrêt émis par le Togo, affirmant que la justice togolaise ne s’est pas trompée en publiant le nom de Wagnilo. Selon lui, si ce dernier est retrouvé dans une autre juridiction, les autorités devront l’arrêter et le remettre à la justice togolaise. La suite des événements dépendra donc de la coopération entre les deux pays et de l’évolution des enquêtes en cours.

Conclusion : Vers une Justice Éclairée ?

Le procès à venir sera déterminant pour clarifier les zones d’ombre entourant l’enlèvement de Steve Amoussou. Alors que les avocats se préparent à démontrer que leur client a été arrêté pour des raisons non fondées, il reste à voir si les investigations en cours permettront de retrouver les autres auteurs présumés de cet enlèvement et de rendre justice de manière impartiale. L’affaire, complexe et sensible, continue de mobiliser l’attention des deux pays impliqués.

Alex Hountondji

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Rédacteur en Chef

Cosme Assiogbé

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