L’affaire de tentative de coup d’État impliquant Olivier Boko, proche collaborateur de Patrice Talon, a jeté un pavé dans la mare du paysage politique béninois. Alors que les accusations de conspiration et de coup d’État ébranlent la famille présidentielle, certains proches d’Olivier Boko dénoncent une violation des droits des prévenus. Cela soulève des questions cruciales : assiste-t-on à une rupture au sein de la Rupture, ou est-ce simplement une stratégie politique en vue de l’élection de 2026 ?
Affaire Olivier Boko : Contexte et Réactions
Olivier Boko, souvent considéré comme le numéro 2 du régime de la Rupture, a été placé sous mandat de dépôt, accusé d’avoir tenté de renverser le président Patrice Talon. Immédiatement après l’annonce de ces accusations, les proches de Boko, par le biais du mouvement OB26, ont publié un communiqué dénonçant l’arrestation de leur mentor, qualifiée de « kidnapping ». Le communiqué a mis en avant des violations présumées des droits fondamentaux, reprenant des termes que l’on entendait jusque-là surtout dans la bouche de l’opposition politique.
Le mouvement OB26 n’a pas manqué de souligner que l’interpellation de l’ancien ministre Oswald Homeky, tout comme celle d’Olivier Boko, constitue une manœuvre pour écarter des figures influentes ayant exprimé des ambitions politiques claires pour la présidentielle de 2026. Une prise de position qui rappelle étrangement les discours des partis d’opposition tels que celui de l’ex-président Boni Yayi.
Des Défections au Sein de la Majorité ?
Historiquement, au Bénin, les fins de mandat présidentiel ont souvent été marquées par des défections au sein de la majorité au pouvoir. Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou, et plus récemment Boni Yayi, ont tous connu des scissions au sein de leurs soutiens politiques en fin de règne. La question est de savoir si cette tradition va se répéter sous Patrice Talon. Le communiqué du mouvement OB26 et la dénonciation publique de l’arrestation d’Olivier Boko par ses proches suggèrent que des fissures commencent à apparaître au sein de la Rupture.
Bien que, pour l’instant, ceux qui se prononcent ne soient pas de grands noms de la mouvance présidentielle, les rumeurs indiquent que certains pourraient être encouragés par des personnalités influentes du régime. Cette situation pourrait signifier que Patrice Talon, dont le soutien à une possible candidature d’Olivier Boko en 2026 reste incertain, fait face à un défi inédit : la division de son propre camp.
Les Scénarios Pour l’Élection de 2026
Alors que le Bénin se prépare pour l’élection présidentielle de 2026, les récents événements posent la question d’une possible recomposition de l’échiquier politique. Des membres influents de la mouvance présidentielle pourraient-ils rejoindre l’opposition ? Comment seront-ils perçus par le peuple et quelle crédibilité leur sera accordée ? Le cas d’Olivier Boko pourrait marquer le début d’une vague de défections parmi les proches de Talon.
Patrice Talon pourrait se retrouver face à une opposition à double facette : d’une part, les opposants de longue date, et d’autre part, d’anciens alliés désillusionnés. Cette configuration pourrait rendre la campagne de 2026 particulièrement difficile pour la majorité présidentielle. Le peuple béninois, qui a déjà été témoin de tels retournements de situation dans son histoire politique, est en droit de se demander si les déballages d’anciens alliés du régime pourraient changer la donne électorale.
L’affaire de tentative de coup d’État autour d’Olivier Boko a révélé une possible rupture au sein de la Rupture. Les récentes déclarations des proches de Boko montrent que le soutien inconditionnel à Patrice Talon s’effrite, laissant place à des ambitions personnelles et des ressentiments. Reste à voir si cette dynamique continuera de se développer et comment elle influencera l’élection de 2026. Une chose est sûre, le paysage politique béninois est en pleine mutation, et les prochains mois seront déterminants pour comprendre l’avenir de la gouvernance de Patrice Talon et de ses alliés.
