On a testé… la Xbox Series X, la nouvelle console de Microsoft

la Xbox Series X

Mardi 10 novembre sort la Xbox Series X, la nouvelle console de jeu de Microsoft. Vendue 500 euros, elle ouvre le bal de la nouvelle génération de consoles, devançant de neuf jours la PlayStation 5 de Sony.

Si les joueurs les plus impatients l’ont déjà précommandée, les autres pourront la trouver en grande surface, dans la limite de stocks qui s’annoncent limités.

Fermeture des enseignes et des rayons de produits non-essentiels obligent, il faudra pour l’acheter à la Fnac, Boulanger ou encore Micromania, la commander en ligne et se la faire livrer – ou la retirer en magasin.

Le Monde, à qui Microsoft a fourni un exemplaire de la console en amont, a pu l’essayer pendant quinze jours. Premières impressions.

La Xbox Series X, qu’est-ce que c’est ?

C’est la quatrième génération de consoles Xbox, succédant à la Xbox originale (2001), à la Xbox 360 (2005) et à la Xbox One (2013). Vendue comme « la console la plus puissante du monde », elle permettra de jouer aux jeux de nouvelle génération à venir, mais aussi à tous les jeux sortis sur les précédentes Xbox.

Le même jour sort la Xbox Series S, une déclinaison au design plus traditionnel et au prix plus attractif (300 euros). Celle-ci est en revanche dépourvue de lecteurs de disque (il faut obligatoirement acheter ses jeux en ligne et les télécharger) et son disque dur ne fait que 500 Go, contre le double pour la Series X. Dernière différence qui n’intéressera que les propriétaires de (très) belles télévisions : seule la Series X tire pleinement partie des écrans 4K. Mais à l’inverse de la Xbox Series X, nous n’avons pas eu l’opportunité de tester la Series S.

Malgré sa forme peu conventionnelle, la Xbox Series X réussi à être à la fois imposante et élégante.

Un design atypique mais efficace

On a pu dire qu’elle ressemblait à une tour de PC, voire à un frigo : la Xbox Series X est une sorte de monolithe de 4,4 kg (soit 15 % de plus que sa prédécesseuse, la déjà costaude Xbox One X), deux fois plus haute que large (29,5 cm de haut, 15 cm de côté et de profondeur), reposant sur un disque de plastique aussi large que la machine mais de 5 millimètres d’épaisseur seulement.

Cette tour de plastique est presque uniformément noir et mat. Outre la connectique à l’arrière, on n’y trouve, sur sa façade, qu’un bouton reprenant le logo Xbox pour démarrer ou éteindre la console, un lecteur de disque avec son bouton « éject », et enfin un port USB accompagné d’un bouton pour synchroniser la console avec ses accessoires Bluetooth.

A l’arrière, la Xbox Series X propose, outre les indispensables ports d’alimentation et HDMI, un port ethernet, une extension pour un disque dur externe (vendu séparément) et deux ports USB (en plus de celui de la façade).

Seule fantaisie : sur le dessus, une grille d’aération concave constituée d’une centaine de « trous » parfaitement alignés, laissant entrapercevoir à l’intérieur la couleur verte typique de la marque. Au-delà de la coquetterie, le système est efficace : la console est parfaitement silencieuse.

On parle de monolithe, de hauteur et de « dessus » : si l’orientation du logo sur la façade ne laisse pas de doute quant au fait que la console est conçue pour être positionnée « debout », il est cependant possible de l’allonger, si tel est votre goût ou si votre meuble télé vous l’impose. Sur le côté, la console est pourvue de quatre petits pieds en forme de pastille, permettant de l’installer horizontalement, comme une grosse enceinte Bluetooth. Un choix moins élégant, notamment à cause du pied principal, si discret en position verticale, et si inutile ainsi.

La console est livrée avec une manette et ses deux piles, un câble HDMI, et un câble d’alimentation simple – l’époque des câbles secteur accompagnés de leur imposant boîtier d’alimentation est semble-t-il terminée.

Allongée, la Xbox Series X n’est pas nécessairement à son avantage.

Une manette qui a déjà fait ses preuves

Microsoft nous l’assure, la nouvelle manette est 8 % plus petite que celle de la Xbox One. Elle est pourtant un poil plus lourde, de quelques grammes : en main, elle paraît en tout cas plus compacte, plus solide encore, que sa grande sœur.

Au chapitre des (rares) changements, signalons que le léger « grip » dont étaient déjà équipées les poignées des manettes Xbox One est désormais plus prononcé, et que les deux paires de gâchettes ont subi le même traitement.

La croix directionnelle reprend le design de celle du pad « elite » de la Xbox One, c’est-à-dire celui d’un cercle concave et légèrement surélevé, pour davantage de confort et de précision. Elle se dote aussi d’un petit bouton « partage », au milieu de la manette. Il est possible de prendre une capture d’écran d’une simple pression sur celui-ci, et de capturer une vidéo des trente dernières secondes de jeu avec une pression prolongée. Pratique pour partager ces moments sur les réseaux sociaux ou avec des amis : les captures sont immédiatement exportées sur votre smartphone si vous y avez installé l’application Xbox.

Mais la fonctionnalité la plus intéressante de cette nouvelle manette est pourtant cachée. Comme l’a déclaré Microsoft (et comme l’a vérifié le site spécialisé Les Numériques), l’« input lag » a été réduit sur Xbox Series X. En français : il y a moins de délais entre le moment où l’on appuie sur un bouton, et le moment où la console s’en rend compte – et donc, traduit cette pression par une action à l’écran. Tout cela était déjà très rapide, de l’ordre du dixième de seconde : selon Les Numériques, cette latence se voit encore réduite selon le cas d’un tiers, voire de moitié.

Un détail : si vous n’avez plus de piles ou souhaitez l’utiliser sur un PC, il est toujours possible de la brancher en USB, avec un câble USB-C (et non plus avec un câble micro-USB comme la manette de Xbox One).

Très légèrement plus compact, le pad de la Xbox nouvelle se dote d’un bouton « Partage » et de grips supplémentaires sur les gâchettes.

Un environnement identique

Les joueurs Xbox One ne seront pas dépaysés en allumant leur Xbox Series X : son interface est exactement la même que celle qu’utilise la précédente console de Microsoft depuis une mise à jour au mois d’août. Nouvelle interface qui n’était déjà pas très différente de celle que les joueurs connaissaient depuis des années, et qui réutilisait le système de « tuiles » hérité de Windows 8.

Des tuiles, l’écran d’accueil en propose onze : sept tuiles carrées permettent d’accéder rapidement aux sept derniers jeux ou applications lancés. En-dessous, deux tuiles rectangulaires propose d’accéder respectivement à notre bibliothèque complète de jeux et à notre liste d’amis. Deux dernières sont consacrées à des publicités pour des jeux ou des services Xbox.

En descendant, on accède à une succession verticale de menus, un par jeu ou application (ou groupes de jeux et d’application), qu’il est possible de personnaliser.

Enfin, en appuyant sur le bouton « Xbox » de la manette, on retombe sur le menu complet, celui hérité de la Xbox 360, un capharnaüm d’onglets et de sous-menus dans lesquels on trouvera les paramètres, la boutique, ses captures d’écran, ses listes de succès, etc.

Le menu d’accueil de la Xbox Series X est exactement le même que celui qu’utilise la Xbox One depuis le mois d’août.

Zéro nouveautés mais une centaine de classiques

Traditionnellement, on juge une nouvelle console à sa capacité à donner un coup de vieux aux jeux sortis avant elle. Ce critère est au minimum inutile, voire assassin, quand on parle de Xbox Series X. Sauf oubli de notre part, il n’y a aucun jeu disponible au lancement de la Xbox Series X qui soit exclusif à la console, ou même à cette génération de console. Tous les jeux auxquels vous pourrez jouer sur cette machine ce 10 novembre sont aussi disponibles ailleurs, souvent depuis des mois, voire des années.

La crise sanitaire mondiale a en effet retardé la production des jeux « nouvelle génération », dont la plupart ne sortiront pas avant plusieurs mois. En les attendant, Microsoft mise l’essentiel de sa communication sur la capacité de la Xbox Series X à proposer des versions optimisées de jeux existants.

Mais « optimisées » ne veut pas forcément dire « améliorées ». Dans les faits, les différences sont quasiment indétectables pour l’immense majorité des joueurs. On a ainsi essayé cinq jeux sur une télé 4K de 2016, les six pour lesquelles des optimisations étaient disponibles au moment de notre test : Forza Horizon 4 (originellement sorti en 2018), Sea of Thieves (2018), The Touryst (2019), Gears 5 (2019), Gears Tactics (2020 sur PC, mais jusqu’à présent inédit sur console) et Ori and the Will of the Wisps (2020).

Au risque de froisser les technophiles, les compteurs de pixels ou les recenseurs d’images par seconde : l’expérience manette en main est globalement identique à celle des mêmes jeux sur Xbox One.

« Ori and the Will of the Wisps » optimisé pour Xbox Series X (capture réalisée par nos soins).

Difficile également de voir la différence en se promenant dans la bibliothèque de sa Xbox. On se serait attendu à un onglet par plate-forme, ou à une signalétique précisant à côté du nom de chaque jeu ou sur chacune de leur jaquette s’il s’agit d’un jeu Xbox One « classique », d’un jeu Xbox One « optimisé », ou d’un jeu spécifiquement développé pour la Xbox Series X. Mais une telle signalétique, en l’état, n’existe pas – contacté par Le Monde, Microsoft assure que cela devrait rapidement changer dans le futur.

On retient tout de même de ce premier contact avec la Xbox Series X la longueur des temps de chargement au lancement d’une partie ou lorsqu’on entre, en jeu, dans une nouvelle zone : ils sont plus ou moins divisés par deux. Appréciable, quand on sait que sur certains jeux Xbox One, certains flirtent parfois avec les deux minutes.

Cette rapidité nouvelle a été constatée également sur des jeux comme Dirt 5 et Yakuza : Like a Dragon, pas encore optimisés à l’heure de réaliser notre test (mais qui devraient l’être d’ici la sortie de la console), ou encore comme Red Dead Redemption II, The Long Dark ou No Man’s Sky (dont on ignore quand et même si ils seront optimisés).

La Xbox Series X est également capable, comme un PC ou un smartphone, de garder en mémoire une tâche de fond. On peut jouer à un jeu A, puis lancer un jeu B, avant de revenir au jeu A en reprenant sa partie là où on l’a laissée, sans repasser par l’écran d’introduction, les menus, etc. Pratique si on a pour habitude de jongler entre trois jeux ou plus lors de la même session.

La meilleure console… mais pour quoi faire ?

En résumé, pour peu qu’on ait déjà joué sur Xbox One, on ressent à peu près la même excitation, en allumant sa Xbox Series X, qu’en allumant pour la première fois un PC dans lequel on viendrait d’installer un nouveau disque dur et deux barrettes de RAM supplémentaires.

Une conclusion qui peut paraître dure : elle l’est si on attendait de cette machine un changement de paradigme, comme ce que proposent d’habitude les constructeurs de consoles de jeu vidéo. Et c’est d’ailleurs, sans doute par habitude ou par crainte de brusquer les fans de la marque, ce que fait Microsoft dans sa campagne promotionnelle pour la Xbox Series X, qui évoque « la console plus puissante du monde » (même si cette puissance ne se retranscrit par encore à l’écran) et le catalogue « le plus riche du monde » (même s’il s’agit dans leur immense majorité de jeux déjà sortis).

En réalité, la Xbox Series X n’est pas un changement de paradigme, c’est simplement le meilleur outil, le plus rapide, le mieux préparé aux jeux de demain et le plus confortable pour accéder à ce qui constitue, depuis un an, la révolution douce de Microsoft : son catalogue Xbox Game Pass Ultimate, qui donne accès à une centaine de jeux contre un abonnement de 13 euros par mois.

Sur la face supérieure, les trous d’aération laissent apercevoir la couleur verte de la marque.

Des jeux qui peuvent se jouer indifféremment sur console ou PC, et, depuis peu, en streaming sur smartphone Android. Un catalogue vivant aussi, auquel sont ajoutées régulièrement des nouveautés (tandis que d’autres titres plus anciens en sont retirés), et notamment tous les jeux développés par les studios, de plus en plus nombreux, dont est propriétaire Microsoft – de Halo à Minecraft, en passant par Forza et bientôt, les titres de ZeniMax Media (Skyrim, Fallout, Doom, Dishonored, etc.) récemment acquis par l’Américain.

Alors, faut-il acheter une Xbox Series X ? Si l’on possède déjà une Xbox One, aujourd’hui, la réponse est clairement non. La console de Microsoft ne présente aucune nouveauté notable, et surtout, aucun nouveau jeu qui ne tournerait pas aussi sur One. On ne voit strictement aucune raison de ne pas attendre au moins quelques mois, peut-être même quelques années, qu’arrivent les « vrais » jeux de nouvelles générations, ceux qui ne fonctionneront plus sur Xbox One.

Si l’on ne possède pas de Xbox One en revanche, la nouvelle génération de console Xbox Series X (ou, si l’on ne possède pas d’écran 4K et que l’on n’a rien contre le fait de télécharger des jeux plutôt que de les acheter en boutique, la Xbox Series S) est la meilleure machine disponible aujourd’hui pour accéder au Xbox Game Pass Ultimate, ce « Netflix du jeu vidéo ».

En bref

On a aimé :

  • une manette 8 % plus ergonomique que la déjà parfaite manette Xbox One ;
  • des temps de chargement plus courts ;
  • la possibilité de passer en quelques secondes d’un jeu à l’autre (qu’on n’utilisera jamais mais dont on est content de savoir qu’elle existe).

On n’a pas aimé :

  • aucun jeu disponible immédiatement qui justifierait de l’acheter maintenant plutôt que dans quelques mois ;
  • toujours cette interface confuse, qui mélange jeux Xbox One et jeux Xbox Series X (en tout cas au moment du test), mais aussi applications voire publicités ;
  • le design de la console marche moins bien en position horizontale.

C’est plutôt pour vous si…

  • vous n’avez pas de Xbox One et vous voulez profiter (à raison) du catalogue Xbox Game Pass dans les meilleures conditions possibles.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • vous avez déjà une Xbox One – auquel cas autant attendre quelques mois ;
  • le catalogue Xbox Game Pass et sa profusion de jeux ne vous intéressent pas (par exemple parce que vous préférez l’approche de Sony et de sa PlayStation, avec des jeux plus rares, plus chers, mais quasi-systématiquement des chefs-d’œuvre).

La note de Pixels :

15 cm de large/30 cm de haut.

Flora Djinandou

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